Publicité
- Synthèse.
Un coup de chance, un coup tactique et un coup de génie ont scellé la victoire de l'Argentine hier. Coup de chance avec le but contre son camp du latéral gauche Kolasinac dès la 3e minute. Le défenseur bosniaque est seul à quatre mètres de son but et il a le mauvais reflexe sur un coup-franc excentré tiré de la gauche par Messi et légèrement dévié par Rojo, l'autre latéral gauche.
Publicité
Le coup tactique intervient à la mi-temps quand Sabella transforme son 5-3-2 de départ en 4-3-3. Car pendant le reste de la première période suivant le but, la Bosnie a complètement dominé les Argentins, qui ne faisaient rien de bon. Di Maria était privé de ballons, Messi n'en avait guère plus et manquait de vitesse. Les cinq milieux de terrains bosniaques, Pjanic et Misimovic surtout, prenaient le dessus. Sans se procurer de vraies occasions sauf une, magnifique. D'une tête à bout portant sur corner, Lulic trouvait Romero, auteur d'une énorme parade (43e). Ce coup tactique était donc forcé, et encouragé par la pâle prestation de Dzeko, quand Sabella décidait revenait à son 4-3-3 préféré en deuxième période. Higuain rentrait à la place à la place du vieux Maxi Rodriguez pour épauler Agüero devant, et Gago, milieu défensif, remplaçait le défenseur central Campagnaro.
Cela allait tout de suite mieux pour l'Argentine, Agüero trouvant plus d'espace, Messi plus de ballons et de vitesse en jouant plus bas, ce qui bénéficiait aussi à Di Maria. Quand Ibisevic, habituel compère de Dzeko, rentré pour le dernier quart, marquait à la 85e, c'était déjà trop tard. Le coup de génie était passé par là, c'est le fait du match.
- Le fait du match.
Le but de Messi, un but à la Messi. De plus en plus en vue en seconde période, Leo a fait son récital habituel : une accélération foudroyante pour passer la ligne défensive du milieu de terrain adverse, puis ce slalom à petites foulées hyper rapides pour aller du côté gauche vers l'entrée de la surface. Là, Bicakcic, dernier défenseur, a le tort de se tourner pour contrer le tir à venir, mais Messi fait la micro foulée de plus pour se dégager l'espace. Frappe parfaite du gauche, poteau rentrant, 2-0 à ce moment là. L'Argentine n'a pas terminé très tranquille les cinq dernières minutes, mais Messi a encore mené des contres terribles qui auraient pu faire mouche. Les supporters chantaient déjà les louanges de Saint-Leo avant la rencontre, mais alors après ça… Un autre geste : Rojo, un drôle de client, fantaisiste tatoué comme un gangsta, a dégagé dans sa surface avec... un coup du foulard
- Le sujet brûlant.
Sabella s'est-il trompé avec son 5-3-2 de départ et qui a décidé le changement ? Pour le sélectionneur, « le système de départ avait pour but de contrôler la Bosnie, et nous l'avons réussi. Mais il fallait plus, 1-0, ce n'était pas une marge assez importante après 45 minutes. C'est difficile de parler d'erreur, on jouait bien en première mi-temps. On défendait bien. On a décidé le changement ensemble, parce que notre jeu était un peu plat. On fera le bilan plus tard. »
Lionel Messi n'avait pas la même analyse. « On doit faire des progrès. On a bien joué en seconde période. En première mi-temps, on les a trop laissés jouer. Le 4-3-3 c'est notre système favori » a dit le meneur de jeu, cash, dans son court passage en salle de conférence.
- L'homme du match.
Messi est l'évidence, mais Misimovic est une alternative séduisante. Ce joueur assez vieux (32 ans) doit régaler les son club chinois de de Guizhou Renhe. Il a été intermittent mais parfois magnifique, dans la lignée d'un Susic. Né à Munich et formé au Bayern, il n'y a pas fait sa place et a beaucoup bourlingué, ne connaissant vraiment le bonheur qu'à Wolfsburg.
- Le chiffre : 16.
Seize tirs au but dont 11 cadrés pour les Bosniaques, contre 11 (et 5 cadrés pour les Argentins).
- La déclaration.
« J'ai dit à mes joueurs que ce n'était pas le match clé. On pouvait se permettre de le perdre mais pas lourdement, et on l'a évité. La qualification se joue sur les deux matches qui nous restent, contre le Nigeria et l'Iran, ça se jouera avec 6 ou même 4 points. » Safet Susic, sélectionneur de la Bosnie.
- Les équipes.
Argentine. Romero – Rojo, Garay, Fernandez, Campagnaro (puis Gago, 46e), Zabaleta –Maxi Rodriguez (puis Higuain, 46e), Di Maria, Mascherano – Messi (c), Agüero (puis Biglia, 87e).
Bosnie. Begovic – Kolasinac, Spahic (c), Bicakcic, Mujdza (Ibisevic, 69e)- Lulic, Misimovic (puis Medunjanin 74e), Besic, Pjanic, Hajrovic (puis Visca, 71e) – Dzeko.
- Buts
Kolasinac (3e csc), Messi (65e)pour l'Argentine. Ibisevic (85e ) pour la Bosnie.
- L'ambiance.
Dire que le précédent match du coupe du monde du Maracanã s'était achevé sur le silence total, historique et desespéré, de la défaite du Brésil (2-1) contre l'Uruguay. Quelle clameur hier, avec les chants et l'hymne des Argentins, qui jouaient à domicile. Mais l'hymne bosniaque, seul, sans chorale de supporters évidemment, et les sourires de Spahic et de Susic, c'était encore plus beau.
- Le pronostic du jour.
Carlos Henrique avait pronostiqué 2-0 pour l'Argentine, alors cher Carlos, bravo! Aujourd'hui, Wallace et son copain Anderson, interrogés sur un terrain du parc de Flamengo au milieu d'une partie de foot, se font un duel sur Allemagne-Portugal. Wallace, le premier à parler, est sûr d'un 2-1 avec un but de Cristiano Ronaldo, Anderson parie sur l'Allemagne, et franchement, 4-2.