La France a été éliminée de la Coupe Davis par une équipe d'Argentine survoltée: Gilles Simon a craqué dans le dernier simple alors que Jo-Wilfried Tsonga avait remis les deux équipes à égalité, dimanche en quart de finale à Buenos Aires.
Les Argentins se sont imposés 3 victoires à 2 sur la terre battue du Parque Roca, en fusion avec ses joueurs.
En demi-finale, l'Argentine se déplacera en République tchèque, tenante du titre et victorieuse du Kazakhstan (3-1) en quarts.
C'est la troisième défaite de l'équipe de France sur terre battue en trois ans, après des revers contre l'Espagne (2011) et les Etats-Unis (2012).
Tsonga a tenu son rang de N.8 mondial et de pilier de l'équipe de France (13 victoires et 3 défaites) en remportant ses deux simples, alors que Simon, pourtant 13e mondial, a concédé deux défaites face à des joueurs classés 19e et 71e à l'ATP, mais transcendés par la Coupe Davis. Initialement remplaçant, il avait été appelé à suppléer Richard Gasquet, forfait sur blessure.
Samedi, c'est le double Llodra/Benneteau qui avait plié face à la paire argentine Nalbandian/Zeballos.
A 30 ans, Carlos Berlocq a été le héros de la rencontre. Alors que sa meilleure performance sur le circuit ATP est une finale au tournoi de Vina del Mar en 2012, il a eu les nerfs assez solides pour remporter le dernier simple, décisif. Ironie de l'histoire, c'est un Argentin d'origine française.
Spécialiste de la terre battue, Berlocq a gagné 6-4, 5-7, 6-4, 6-4 contre Simon, qui a sauvé 5 balles de match avant de céder.
Simon et Berlocq ont souvent fait jeu égal lors d'une bataille de fond de court de près de 4 heures, au cours de laquelle les retourneurs ont souvent pris le dessus sur les serveurs.
Une ambiance de stade de football
Quand Berlocq a enlevé le 3e set, moment charnière, le public s'est mis à sauter et à chanter, y compris Monaco et le staff argentin au bord du terrain. Une heure plus tard, le stade chavirait de bonheur.
Déjà vendredi, Berlocq avait mis Tsonga en difficulté. Mais le Français avait fini par s'imposer en cinq sets, apportant le premier point à l'équipe de France.
La France menée 2-1 après la défaite du double samedi, Tsonga avait remis les deux équipes à égalité (2-2) dimanche matin, en signant un match parfait contre Monaco. Vite entré dans la partie contrairement à vendredi, il prenait dès le 2e jeu le service de l'Argentin et la suite était une promenade de santé (6-3, 6-3, 6-0 en 1h42).
Face à Monaco, Tsonga a su imposer son jeu porté vers l'attaque. Le 19e mondial s'est accroché mais "n'avait pas les armes" pour le contrarier, dira le Manceau après le match.
Lors de leur 6e opposition, l'Argentine a donc renversé la vapeur contre la France, qui menait jusque là 5 victoires à 0.
Le Parque Roca, rempli aux trois-quarts dimanche, avait des allures de stade de football tout au long du week-end, tant les supporteurs argentins sifflaient et chambraient l'adversaire, tout en soutenant Juan "Pico" Monaco et Carlos "Charlie" Berlocq.
Les Argentins, qui étaient pourtant privés de leur meilleur joueur Juan Martin Del Potro (N.7 mondial), fâché avec le capitaine Martin Jaite et David Nalbandian, ont démontré qu'ils avaient la Coupe Davis dans le sang et que le classement ATP n'était pas la référence dans cette compétition.
La France, qui avait perdu 28 fois sur 33 rencontres après avoir été menée 2-1, a donné raison aux statistiques. D'autant plus qu'avant d'affronter les Bleus, l'Argentine avait remporté 18 de ses 20 dernières rencontres de Coupe Davis à domicile.
En plus des drapeaux bleu et blanc de l'Argentine, un drapeau du Vatican avait même été déployé dans les tribunes, comme pour solliciter l'aide du pape argentin François.