BUENOS AIRES, Argentine - La ville de Cordoba, livrée depuis mardi soir aux pillards et à l'agitation en raison d'un débrayage des policiers réclamant de meilleurs salaires, a retrouvé son calme, mercredi, après que le gouvernement provincial eut accepté les demandes des agents.
Trois morts ont été signalés durant les violences à Cordoba et lors du pillage d'un magasin à l'extérieur de la capitale.
L'entente accorde d'importantes augmentations de salaire aux policiers de Cordoba, la seconde plus grande ville d'Argentine. Le gouverneur Jose Manuel de la Sota a affirmé qu'ils seraient dorénavant les mieux rémunérés du pays.
La violence qui a toutefois émané de ce conflit montre à quel point les troubles sociaux éclatent rapidement en Argentine, où la plupart des villes sont entourées de bidonvilles et où des manifestants réclament presque quotidiennement des allocations pour survivre devant l'inflation.
La violence avait éclaté à Cordoba mardi soir, quand les policiers ont quitté leurs postes alors que le gouverneur était à l'extérieur du pays, et se poursuivait mercredi matin. Des vitrines ont été fracassées, des foules ont volé des marchandises, des gens ont été dévalisés en pleine rue et d'autres se sont armés pour défendre leur propriété.
Des supermarchés et une camionnette de la télévision qui filmait les pillards ont été attaqués mercredi matin, au moment où les policiers et les dirigeants se rencontraient pour tenter de négocier une fin à la grève.
Les responsables médicaux ont rapporté deux morts, soit un jeune motocycliste tué par balles et un homme de 85 ans qui s'est effondré pendant que sa maison était dévalisée. Une centaine de personnes ont été blessées, surtout par des éclats de verre.
Le gouverneur et le chef de la police ont affirmé que 56 personnes ont été arrêtées et que quiconque était responsable de pillage irait en prison.
Le salaire mensuel de la plupart des policiers a été augmenté à plus de 10 000 pesos (2245 $ CAN). Bien que certains employés n'étaient pas satisfaits de l'entente, beaucoup ont été vus chantant et célébrant avant de retourner au boulot.
Le gouverneur de la Sota affirme que les policiers ont déclenché la grève après qu'il ait décidé de fermer 140 bordels qui fournissaient des revenus à des agents corrompus. «Nous savons que ces affaires horribles sont liées au trafic de la drogue et que ça aurait fini par nous causer des problèmes tôt ou tard», a-t-il dit.
Par ailleurs, alors que l'ordre regagnait Cordoba, environ 50 personnes ont tenté mercredi matin de dévaliser un supermarché à Glew, un quartier pauvre du sud de la province de Buenos Aires. Le propriétaire a tenté de chasser les voleurs à l'aide d'une arme à feu. Son corps a été retrouvé après que le bâtiment eut été incendié.