Grands favoris de la compétition, l’Albiceleste et sa pléiade de vedettes sont pourtant encore loin d’avoir levé tous les doutes après leur victoire sans éclat et au forceps face à l’Uruguay, tenante du titre (1-0). Seul Javier Pastore a semble-t-il marqué des points.
Deux stars surprises par une caméra indiscrète en train de railler leur sélectionneur comme deux gamins un brin puéril : Angel Di Maria et Leo Messi avaient fait le buzz avant cette 181e édition du « Clasico » entre l’Argentine et l’Uruguay. Un choc aux allures de revanche pour l’Albiceleste, éliminée en quarts de finale de la dernière Copa America par la Celeste, future lauréate. Des Argentins doublement revanchards d’ailleurs quatre jours après une entrée en matière au Chili loin d’avoir convaincue avec ce match nul (2-2) concédé face au Paraguay après avoir pourtant mené 2-0 au score. Bref, les joueurs de Tata Martino avaient pas mal de choses à se faire pardonner…
Mais face à un adversaire diminué par l’absence d’un Luis Suarez, qui continue de purger sa suspension (et ne jouera pas au Chili) et qu’Edinson Cavani ne suffit surtout pas à faire oublier, la première période produite par Messi et consorts n’aura rassuré personne. Surtout pas leur entraîneur, exclu à la 31e minute de jeu pour contestation. Pas de quoi rire cette fois, d’autant que sur la pelouse, les Argentins brillaient surtout par leur manque d’imagination offensive et leur déchet technique, à l’exception évidemment de sa majesté Messi. Mais les 71 % de possession de son équipe s’avéraient totalement stériles. Seule satisfaction, la prestation d’un Javier Pastore, une nouvelle fois titulaire derrière le trio Messi-Aguero-Di Maria et dont la justesse dans le jeu fera exception jusqu’à sa sortie à la 78e minute.
Sergio Aguero qui, déjà buteur face au Paraguay, l’offrira sur cette tête plongeante parfaite au premier poteau, suite à une action initiée par… Pastore à l’approche de l’heure de jeu (1-0, 56e). Une ouverture du score qui avait le don de libérer les débats, et c’est dans un mode guerrier que l’Argentine, Messi en tête, allait devoir défendre son maigre avantage, frisant même jusqu’au bout un nouveau partage des points sur les occasions nettes du Bordelais Diego Rolan (75e) et d’Abel Hernandez, repoussée par Diego Romero (89e). "Après notre but, il y a eu un vrai match : c'est devenu très physique, musclé même, mais on leur a montré qu'on était aussi capable de jouer ce jeu-là", décrivait une « Pulga » en bleu de chauffe.
L’essentiel était acquis. Après tout, la Celeste s’incline pour la première fois en sept matches de Copa America et devra battre le Paraguay, tombeur dans le même temps de la Jamaïque (1-0) sur un but gag, pour ne pas sortir dès ce premier tour. Et les coéquipiers de Mascherano, en s’emparant de la tête du groupe B à égalité avec les Paraguayens avant d’affronter la Jamaïque, écartent la perspective d’un possible quart de finale face… au Brésil. "Nous avons atteint l'objectif que nous nous étions fixé : on est leader du groupe et on a repris les choses en mains, se félicitait Messi à l’issue de la rencontre. Terminer à la première place ne dépend plus que de nous." Pas de quoi encore toutefois ricaner.