Avec ses deux attaquants vedettes, James Rodriguez et Radamel Falcao, la Colombie pouvait rêver de remporter la Copa America 2015. Elle sort finalement par la petite porte, éliminée en quarts de finale, avec un seul but marqué pendant toute la compétition.
Tant l'entraîneur, José Pekerman, que les joueurs ont reconnu vendredi ce qui semblait une évidence: la sélection argentine, par sa très nette domination durant le match, méritait de l'emporter. « Nous avons fait face à une grande sélection qui a attaqué, créé des occasions de but, qui est allé de l'avant. Il faut souligner le travail de l'Argentine », a admis le gardien David Ospina, pourtant grand artisan du 0-0 qui a permis à la Colombie de résister jusqu'à la séance de tirs au but (5-4 pour l'Argentine).
Il faut reconnaître « la justice du résultat et ce qu'a fait l'Argentine », a dit Pekerman, demandant de la patience pour son équipe, qui reste « en phase de croissance ». Mais l'impression générale est sévère pour la Colombie: durant tout le tournoi, les « Cafeteros » n'ont été que l'ombre d'eux-même, souffrant il est vrai de l'absence de deux joueurs-clés, Edwin Valencia et Carlos Sanchez. Battus d'entrée, à la surprise générale, par le modeste Venezuela (0-1), ils ont quand même fait sensation au match suivant, en battant le Brésil 1 à 0.
Mais ensuite, contre le Pérou, le compteur est resté à zéro dans chaque camp. James Rodriguez, du Real Madrid, et surtout Radamel Falcao, actuellement prêté par Monaco à Manchester United, ont semblé transparents dans ces rencontres.
« Regarder de l'avant »
Le quart de finale contre l'Argentine était l'occasion de marquer enfin un grand coup, mais Pekerman n'a fait preuve d'audace que pendant 24 minutes, avant de remplacer l'attaquant Teofilo Gutierrez par le milieu Edwin Cardona, tentant ainsi de contrer le front adverse, mené par l'infatigable Messi. Un remplacement qui a sonné comme un aveu de défaite pour l'entraîneur argentin, habituellement partisan d'un football offensif.
Les pâles Colombiens ont été clairement dominés dans la première période (62,4% de possession du ballon et onze tirs pour l'Argentine), parvenant à résister tant bien que mal jusqu'à la fin du temps réglementaire. Autre choix tactique hasardeux, celui de faire marquer constamment la « Pulga » (la puce) Messi par le défenseur Santiago Arias, qui a pris un jaune dès la 36e minute et a vécu sous la menace du rouge jusqu'à la fin de la partie.
Malgré la déception de la défaite, David Ospina, le gardien d'Arsenal, s'est voulu optimiste, saluant « l'attitude et l'envie mises sur le terrain ». « Il faut regarder de l'avant, la Colombie est une sélection avec un grand avenir, il faut apprendre de cette expérience », a-t-il lancé.
« Nous partons la tête haute, a renchéri Teo Gutierrez, car nous avons eu l'intention de tout donner ». Falcao, qui a eu à peine 15 minutes d'action vendredi, a souligné que l'équipe, « un peu diminuée » par des absences de joueurs, a essayé de faire face, avec ses « armes », au vice-champion du monde. La victoire « a plus été du mérite de l'Argentine que de la faute de la Colombie. Je crois que l'Argentine a fait un grand match. Ils ont un pouvoir offensif qui a souvent été plus fort que nous », a-t-il reconnu.