Claudio Reyes, Claudio Reyes/AFP Lionel Messi à la lutte avec le défenseur Colombien Santiago Arias, lors du quart de final opposant leurs équipes, à Vina del Mar au Chili le 26 juin 2015
La finale de la Copa America, samedi (20h00 GMT) à Santiago, va mettre fin à une longue attente, mais laquelle? L'Argentine de Lionel Messi vise son premier trophée depuis 1993, tandis que le Chili, pays-hôte, patiente depuis 99 ans pour s'adjuger un premier sacre continental.
Forcément, la patience forcée des Chiliens est sans commune mesure avec celle du voisin argentin. Au palmarès vierge de la "Roja", seulement quatre fois finaliste de l'épreuve (la dernière fois en 1987), s'oppose celui, pléthorique, de "l'Albiceleste", deux fois championne du monde, 14 fois sacrée en Copa America, deux fois championne olympique.
Mais pour une nation forte de la planète football comme l'Argentine, 22 ans de disette semblent durer une éternité. D'autant plus que les finales de Copa perdues en 2004 et 2007, à chaque fois face au Brésil honni, et surtout celle du Mondial l'an passé face à l'Allemagne (1-0 a.p.), ont fait échouer sur la dernière marche une génération dorée.
"Cette génération attend déséspérement de remporter un titre en sélection. Nous mériterions de gagner quelque chose, surtout après être passés si près l'an dernier", avait d'ailleurs pointé Messi avant le coup d'envoi de la compétition.
"On a un compte à régler depuis l'an dernier, a renchéri Sergio Agüero après la demi-finale éclatante contre le Paraguay (6-1). On conservera toujours un souvenir amer de cette finale perdue, mais remporter la Copa America samedi nous rendrait très heureux."
Les Messi, Agüero, Di Maria et autres Mascherano ont néanmoins été sacrés champions olympiques en 2008, les deux premiers ayant même été champions du monde des moins de 20 ans en 2005. Mais avec l'équipe première, tous ont connu plus de désillusions que de joies, comme si l'héritage laissé par Diego Maradona, monté sur le toit du monde en 1986, restait trop lourd à porter.
Pourtant "el Diez" (le Dix) n'a jamais soulevé la Copa America, à l'instar de Pelé son "ennemi intergénérationnel intime". Messi peut donc, au moins à cette échelle, faire mieux que les deux légendes sud-américaines qui ne cessent de rivaliser pour le statut de meilleur joueur de tous les temps.
- 15 comme l'Uruguay? -
K. Tian/G. Handyside, gil/pld/tsq/vl/dp/AFP Copa America 2015
"La Pulga", lui, est en tout cas le meilleur du monde actuellement. Mais comme ces dernières saisons, c'est sous le maillot du Barça et fort des exploits réalisés et des trophées conquis avec le club catalan qu'il est considéré comme tel. Néanmoins, le capitaine de 28 ans n'a jamais paru aussi à l'aise et performant avec "l'Albiceleste", particulièrement soutenu durant ce tournoi par Javier Pastore qui laisse enfin exprimer son talent à 26 ans.
Les talentueuses forces en présence, désormais portées par une maturité et une expérience qui pèsent dans ce genre de grands rendez-vous, font de l'Argentine de Gerardo "Tata" Martino le favori logique de cette finale.
Mais avant de remporter une 15e édition de la Copa America et égaler ainsi l'Uruguay, nation la plus titrée de l'histoire de l'épreuve créée en 1916, l'Argentine doit prendre le meilleur sur le Chili, les 45.000 spectateurs de l'Estadio Nacional, et tout un pays.
La "Roja" de Jorge Sampaoli a fait forte impression depuis le 11 juin avec quatre victoires et un nul, 13 buts marqués pour seulement quatre encaissés, dont trois durant le même match.
"Nous n'avons peur de personne, nous sommes heureux, car tout le travail que nous avons accompli a porté ses fruits", s'est félicité le capitaine et gardien chilien, Claudio Bravo.
"Si on s'attarde sur les statistiques (le Chili n'a remporté que six victoires, aucune en Copa America, en 81 confrontations avec l'Argentine, ndlr), nous ne sommes pas favoris, mais nous croyons en nous, en notre football qui a fait ses preuves depuis le début du tournoi", a-t-il insisté.
Pablo Porciuncula/AFP L'attaquant chilien Eduardo Vargas célèbre un but qu'il vient de marquer contre le Pérou, à Santiago le 29 juin 2015
Avec Eduardo Vargas, meilleur buteur du tournoi (4 buts), l'électrique meneur de jeu Jorge Valdivia et Arturo Vidal, le Chili se croit capable de stopper Messi et Cie. En espérant aussi qu'Alexis Sanchez, décevant jusqu'ici, se réveille à point nommé.
Le climat du Chili réussit pourtant bien à l'Argentine: elle a remporté quatre des six précédentes éditions de la Copa America qui y ont été organisées!
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