I
l devait être en Argentine, il a finalement présidé un conseil municipal exceptionnel dans sa ville. Les attentats qui ont frappé Paris, vendredi soir, ont évidemment poussé François Bayrou à bouleverser son emploi du temps. De retour à Pau, samedi, il a donc convoqué une réunion des élus municipaux dans l'après-midi.
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« Notre première responsabilité, c'est l'unité, a justifié le maire de Pau devant eux. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu que ce soit le Conseil municipal tout entier qui, dans toutes ses sensibilités, soit réuni en urgence parce qu'il est des moments où les différences légitimes qui existent entre nous doivent s'effacer et même se conjuguer pour manifester la détermination qui doit être la nôtre. »
Drapé d'un ton solennel, François Bayrou a dénoncé les actes terroristes indiquant qu'une cellule de veille, « prête à se transformer en cellule de crise », avait été mise en place : « Je propose que la vie ne s'arrête pas et que nous assumions les rendez-vous que nous avons, en prenant toutes les précautions nécessaires. » C'est d'abord à la manifestation Les Idées mènent le monde (du 20 au 22 novembre) que le maire de Pau a pensé : « Je propose que nous la maintenions en prenant toutes les précautions nécessaires. »
François Bayrou s'est également prononcé sur les initiatives populaires susceptibles de naître. Ainsi, il n'a pas appelé à une marche, contrairement à ce qui s'était passé suite aux attentats perpétrés contre le journal « Charlie Hebdo » : « Il ne m'a pas semblé que nous devions refaire le même type de regroupement que nous avions fait pour les événements du 7, 8 et 9 janvier. D'abord, parce qu'il ne faut jamais refaire deux fois les mêmes gestes et puis parce que l'émotion risquerait de s'émousser. »
Il a par contre proposé, « à tous les Palois qui le souhaitent », de se réunir, ce midi, sur la place Royale de Pau, pour respecter une minute de silence, et de poser une bougie sur le bord de leur fenêtre durant les trois jours de deuil national.
Sanglots et émotion
Ce conseil municipal exceptionnel a ensuite semblé se transformer en espace de débat lorsque le micro est passé entre les mains des élus désirant s'exprimer. La voix saccadée par les sanglots, Najia Bouchannafa, adjointe de quartier et en charge de la petite enfance, a ainsi exprimé son émotion en lisant un texte : « L'Islam a sa place en France. Ce n'est pas l'Islam qui tue, mais la folie des assassins. »
André Duchateau, élu socialiste d'opposition, a apporté son soutien à la démarche de François Bayrou : « Nous nous inscrivons dans cette démarche de ralliement. C'est la plus belle des réponses à ces actes de barbarie. Nous nous associerons aux gestes durant les trois jours qui viennent. Le temps du deuil est prioritaire pour éviter les excès auxquels nous contribuons tous dans le débat politique. »
Tout au long de cette séance qui s'est étirée pendant plus d'une heure, d'autres élus ont pris la parole à l'image d'Éric Saubatte, Alain Vaujany, Thibault Chenevière ou encore Frédérique Espagnac. Toujours pour témoigner de la même émotion. Comment aurait-il pu en être autrement…