Coffret Fernando Solanas – le test DVD – aVoir

 Sortie DVD : le 17 juin 2015

Blaq Out propose la quasi-intégralité de l’œuvre de Solanas, l’un des plus grands cinéastes argentins. L’occasion de voir ou revoir des films essentiels, dont certains ont marqué l’histoire du cinéma. De 1968 à 2007, on parcourt ainsi, à travers fictions et documentaires, non seulement une histoire poétique de l’Argentine, mais aussi un regard singulier porté sur la condition humaine.

Les films : L’Heure des brasiers, premier long-métrage de Solanas (1968), est un documentaire monstre de 4h14mn, divisé en trois parties. C’est une charge contre la dictature d’Ongania, construite sur le principe du collage et qui tient du manifeste gauchiste, avec sa force inouïe, mais aussi sa naïveté. Les Fils de Fierro (1972, 2h10mn) reste dans le cinéma engagé, mais à travers une fiction : Solanas y transpose un classique de la littérature argentine, Martin Fierro, de Jose Hernandez, sans rien perdre de sa puissance.
Deux documentaires plus tardifs partagent ce goût de la dénonciation sans concessions ;Mémoire d’un saccage,(2004, 2h10mn), au titre évocateur, s’attaque au néolibéralisme. Il est complété par La Dignité du peuple (2005, 2h), dans lequel Solanas s’attache aux conséquences humaines de la crise.
La critique : ICI

Tangos, l’exil de Gardel (1985, 2h2mn) est une plainte poétique, magnifique d’invention.
La critique : ICI
Trois ans plus tard, Le Sud (1556mn) reprend le tango comme motif, Piazzola à la musique, et brasse avec la même poésie des thèmes proches.
La critique : ICI
Dans Le Voyage (1992, 2h12mn), c’est autour d’un voyage initiatique que Solanas élargit sa réflexion sur l’Amérique du Sud. Enfin, Le Nuage (1998, 1h58) est un pamphlet métaphorique et violent.

Les suppléments :


Un long entretien avec le réalisateur (3h) est découpé pour accompagner les films : Solanas s’y révèle remarquable conteur, multipliant les anecdotes, mais aussi des précisions sur le contexte historique, les genèses et les difficultés, et surtout il développe sa conception du cinéma en filigrane (rôle du montage, « 3ème cinéma », rapports avec la musique). Malicieux, constamment passionnant, entremêlant son discours de passages en français, il captive autant qu’il informe.
Des images d’archives donnent la parole au général Peron qui définit « son » socialisme et éclaire le contexte de L’Heure des brasiers.
Enfin, Catherine Ruelle interroge le philosophe Miguel Benasayah, qui met en perspective l’œuvre de Solanas. La discussion, très subjective de part et d’autre, est passionnante.

L’image :


Évidemment variable selon les époques, elle est globalement assez décevante : même si les copies sont propres, elles manquent de définition, surtout par rapport à nos standards actuels.

Le son :


D’une manière générale, il est audible mais assez épais, avec une mise en valeur de la musique, si importante dans les films de Solanas. Pas de parasites cependant.


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