Buenos Aires – Argentine: Mauricio Macri, de la Bonbonera à la …

Buenos Aires - Quand il parle des réserves de la Banque centrale, son visage se ferme, lorsqu'il évoque son club bien aimé de Boca Juniors, qu'il a présidé pendant 12 ans, son regard s'illumine : le nouveau président argentin, Mauricio Macri, a le football dans la peau.

Lundi matin, lors de sa première conférence de presse, il n'a pas manqué de faire une référence à ses années à la tête du club le plus prestigieux de l'Argentine. 

"Je voulais être le 9 de Boca", avait d'ailleurs confié le candidat libéral durant la campagne électorale qui l'a porté à la présidence du pays sud-américain. 

Pour Macri, le stade de la Bonbonera, peint en jaune et bleu, les couleurs de Boca, est le tremplin qui l'a propulsé vers la politique. 

"Présider Boca Juniors, ce n'est pas rien. Il a agi en matière de transparence, il a réorganisé le club, il l'a bien géré", dit Mariano Aguas, politologue de l'université de Palermo à Buenos Aires. 

Mauricio Macri, 56 ans, a conduit Boca Juniors à tous les succès. 

Entre 1995 et 2007, le club argentin a gagné 17 titres, dont la Copa Libertadores et la Coupe intercontinentale, la période la plus riche en trophées de l'histoire du club. 

Macri est arrivé à la tête de Boca en décembre 1995 après avoir battu lors de l'élection Antonio Alegre, qui avait présidé le club au cours des 10 années précédentes. Il sera réélu en 1999 et en 2003. 

Son premier chantier sera de construire des loges VIP, puis un centre d'entraînement. Il innovera ensuite en créant un fonds d'investissement pour l'achat de joueurs, propriété à 50% de Boca et à 50% d'investisseurs privés. 

- 'Il a réussi à Boca' -

Pour Ezequiel Lobo, 25 ans, les "Bosteros", les supporteurs de Boca, ont voté dimanche pour l'ex-président du club le plus populaire de l'Argentine, plus que pour les propositions de Mauricio Macri. 

"Le football a toujours pesé, dit-il. Il a eu une influence sur le vote". 

"Il a réussi à Boca, il a fait du bon boulot à la mairie de Buenos Aires, on a confiance en lui, on sait qu'il sera un bon président", assure aussi Diego Bertoni, 44 ans, un commerçant qui travaille dans le centre de Buenos Aires. 

Pour Franco Macri, le père du président, un Italien qui a fait fortune en Argentine, il était évident que Mauricio "devait se consacrer à la gestion sportive et à la politique, et qu'il en tirerait un grand succès". 

Avant Boca, Mauricio Macri avait dirigé plusieurs entreprises du Groupe Macri. "Ce que j'ai réussi à Boca, m'a confirmé que j'avais ces capacités. Que je pouvais diriger sans dépendre de lui", a-t-il confessé il y a quelques années en référence à son père. 

Macri conserve une grande influence à Boca. 

Des rumeurs affirment que le nouveau président argentin n'est pas étranger au retour il y a quelques mois de Carlos Tevez à la Bonbonera, en provenance de la Juventus de Turin, la famille Macri ayant des liens avec les Agnelli, patrons du club italien. 

Dimanche, jour du second tour de l'élection présidentielle, il a joué un match avec des amis, dont l'entraîneur actuel, Rodolfo Arruabarrena. La veille, il jouait au paddle avec Martin Palermo, autre idole de Boca. 

Avant d'affronter dans les urnes Daniel Scioli, le candidat de la coalition de gauche au pouvoir battu dimanche, Mauricio Macri avait déjà déjoué sa vigilance sur des terrains de football, avec un maillot de Boca marqué du numéro 9. 

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