Franck Bonnamour (20 ans)
Fortuneo-Vital Concept
Franck, vous redoutiez la chaleur. Comment s'est déroulé votre Tour de San Luis ?
C'était galère ! Je n'aime pas du tout la chaleur. À la limite l'été, quand je commence à être habitué, ça peut aller. Mais là, on est passé de moins de 10 degrés en Bretagne à quasiment 40 tous les jours. Lors de la 1e étape, le vendredi, on a même eu 43 ! Ça fait tout drôle. Je buvais 10 à 12 bidons par jour, sans compter ceux que j'utilisais pour m'asperger et me rafraîchir. Je n'ai pas réussi à m'acclimater.
Qu'avez-vous pensé de l'Argentine ?
C'était une découverte, je ne connaissais pas ce pays. J'ai trouvé sympa. Ça sort un peu de l'ordinaire, ça change de nos chemins d'entraînements. Mais les routes, je ne les ai pas trouvées extraordinaires... Ce sont des grandes lignes droites à perte de vue. Pour rouler, ce n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant. Quand on arrivait dans les cols, c'était mieux.
C'est aussi le pays de votre leader Eduardo Sepúlveda !
Oui ! Le matin, il y avait beaucoup de monde autour du bus. Ses supporters l'attendaient. Eduardo, c'est une star en Argentine ! C'est le futur grand du pays. Ça faisait plaisir d'être avec lui.
Quel était votre rôle au sein de l'équipe ?
Dès le départ, c'était prévu que je protège Edu. Quand il a pris le maillot de leader (au soir de la 4eétape, après sa victoire), on avait beaucoup plus de responsabilités dans l'équipe. Il a fallu rouler en tête du peloton pour maintenir l'écart sur les différentes échappées. Aucune formation ne venait nous épauler. La Movistar, qui était 2e au classement général (avec Dayer Quintana, vainqueur final devant Sepúlveda), ne nous a pas filé un seul coup de main. C'est leur choix, mais on a dû assumer le poids de la course tout seul.
La victoire d'étape d'Eduardo a fait plaisir ?
C'était une arrivée en col. Je m'étais écarté avant. J'étais très loin, j'ai terminé cette étape avec plus de 20 minutes de retard. Du coup, quand Edu a levé les bras, je roulais encore et tous les Argentins sur le bord de la route nous criaient qu'il avait gagné. J'étais avec Boris Vallée, mon coéquipier. On était super-content. On n'a pas fêté la victoire le soir-même, car nous étions loin de l'hôtel. On est rentré vers 22 h 15, plus le temps d'être massé et de manger... Ça faisait tard. Mais il y avait un grand barbecue d'organisé le dernier soir après la course, avec toutes les équipes. On a bien profité.
D'un point de vue physique, comment vous-êtes vous senti ?
J'ai vraiment souffert, je n'avais pas de bonnes sensations. Le niveau des coureurs m'a étonné. En Amérique du Sud, on arrive en plein milieu de la saison cycliste. Les gars des équipes locales sont très affûtés, ils marchent bien. Les Colombiens aussi. Et avec Quintana, Nibali ou Sagan dans le peloton, ça fait rêver. Nous, on arrive là en préparation seulement. Mais je sais que cette expérience me servira pour les prochaines courses.
Quelles sont vos prochaines courses ?
Je reprends à l'Étoile de Bessèges du 3 au 7 février, puis j'enchaîne au Tour du Haut-Var, Het Niewsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne.