C’était à Göteborg, en Suède. Près de 53 pays étaient réunis pour disputer la compétition mondiale de barbecue. Gonflée de fierté et d’enthousiasme, l’équipe argentine, composée de deux hommes et cinq femmes, a fait le déplacement. Pas moins de 12’000 km pour aller défendre les couleurs nationales dans une compétition d’asado.
Cette tradition, bien vivante, est un classique argentin. En famille, entre amis ou voisins, il ne se passe pas un dimanche sans que les odeurs de viande grillée n’envahissent les rues et ouvrent les appétits.
Pas question de déposer la viande sur un grilloir, ni de la laisser cuire pendant près de 10 heures.
De l’étalage des cendres à la disposition des morceaux de viande pour une cuisson idéale, tout est régi par la tradition familiale ou locale. Pas question de toucher un steak, une saucisse, ou un boudin si vous n’y êtes pas invité par l’asador, le maître de cérémonie.
Au moment de servir, les convives -entendus au sens de famille très élargie et par conséquent nombreux-, lancent un «aplauso para el asador!» (applaudissements pour le chef) et les mains n’en finissent pas de claquer.
Venus du bout du monde avec pas moins de 50 kg de viande et une simple grille sous le bras, l’Albiceleste de l’asado a refusé de se plier aux règles de la compétition.
Pas question de déposer la viande sur un grilloir, ni de la laisser cuire pendant près de 10 heures, et encore moins de l’arroser de sauce barbecue. Ici, on fera le feu à même le sol, et on saisira les morceaux de viande sur la grille. Pour l’accompagner, rien de mieux que la patrimoniale sauce chimichurri (*).
Cette fierté les a classés bons derniers.
«Face à ce dilemme, nous avons décidé de faire les choses à notre façon. Un asado ‘à l’argentine’, même si cela impliquait de laisser de côté la compétition et nos ambitions…