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Ballon d’or : le vrai suspense concerne… le costume de Lionel Messi
Aujourd’hui à 18h30', comme chaque année à la même époque, la FIFA ouvrira sa bouteille de champagne éventé : le Ballon d’Or. Le trophée, discutable et discuté depuis sa création, a perdu de sa saveur depuis qu’il fait l’objet du même duel annuel et semble guidé par des intérêts marketing autant que sportifs.
Les votes sont déjà clos et le podium connu, dans le désordre : Neymar (Brésil, FC Barcelone), Lionel Messi (Argentine, FC Barcelone), Cristiano Ronaldo (Portugal, Real Madrid). Reste à connaître le vainqueur. Le suspense sera, une fois de plus, réduit : tout désigne Lionel Messi, déjà quatre fois lauréat.
Collectivement, son Barça a réalisé le triplé Liga - Coupe du Roi - Ligue des Champions, auquel il a ajouté le titre de champion du monde des clubs. Le Real Madrid de Ronaldo n’a rien gagné. Avec l’Argentine, Messi s’est incliné en finale de la Copa America contre le Chili – c’est mieux que le Brésil de Neymar, éliminé en quarts de finale, et le Portugal de Ronaldo, qualifié sans impressionner pour l’Euro 2016 et battu trois fois en match amical.
Individuellement, Messi a, comme Neymar et Ronaldo, terminé meilleur buteur de la Ligue des Champions. Boulimique, il y a ajouté le titre de meilleur passeur. Certains de ses buts, dans des matches importants, ont marqué les esprits : le doublé en demi-finale aller contre le Bayern Munich et le slalom contre l’Athletic Bilbao en finale de la Coupe du Roi, sélectionné pour le Prix Puskas du but de l’année.
Même Ronaldo voit Messi gagner
Une déchirure au genou gauche, le 26 septembre, a terni légèrement son bilan statistique – huit semaines d’absence – mais il est revenu pour remporter le clasico espagnol, 4-0 sur le terrain du Real Madrid.
Un dernier élément pour vous convaincre qu’il y aura autant de suspense ce lundi à Zurich que lorsque les délégués de la FIFA y ont élu Sepp Blatter en mai dernier : même Ronaldo, peu suspect de modestie mal placée, a reconnu que Lionel Messi gagnerait le trophée.
Soyez-en sûr : cette année, le verdict du duel Messi-Ronaldo est connu. L’un repartira avec le Ballon d’Or, l’autre sera bien habillé. Car chaque année depuis que la FIFA a repris en main la cérémonie, le principal suspense réside dans la couleur, la coupe et la matière du costume de Lionel Messi, aussi surprenant que le costume de soirée noir de Cristiano Ronaldo est traditionnel.
Que de différences entre le timide jeune homme soulevant son premier Ballon d’Or dans les locaux de France Football, costard d’entretien d’embauche mal ajusté, cravate rayée légèrement desserrée – il devait faire chaud, et le quadruple lauréat sûr de lui et de son costume-nœud papillon à pois en 2013, réveillant le souvenir d’une terrible faute de goût maradonesque !
Sponsor
Pourtant, il faut sans doute préférer le Messi mal fagoté de 2009 à celui, surlooké, de ces dernières années. En effet, si l’Argentin va de plus en plus loin dans l’atteinte à la sobriété de mise dans ce genre de pince-fesses, c’est du fait d’un sponsor.
Après la conférence de presse précédant la remise du trophée, à laquelle il se présente généralement avec un pull à capuche où le logo Adidas s’affiche le plus largement possible, la Pulga rentre à l’hôtel récupérer une tenue de gala tendue par un employé de Dolce Gabanna.
La raison ? Depuis octobre 2010, soit trois mois avant la remise de son deuxième Ballon d’Or, Lionel Messi est sponsorisé par le couturier italien et porte certains de ses costumes les plus extravagants lors des cérémonies tremblez, un jour, il viendra peut-être doté d’un col en fourrure sur un simple marcel, comme ici. Le trophée ayant perdu toute sa saveur, c’est de l’étoffe que l’on parle le plus.
Et c’est dommage. Comme le soulignait en 2013 le journaliste Marc Beaugé dans les colonnes de M, le magazine du Monde, Lionel Messi est ainsi « réduit au simple rang de faire-valoir marketing, missionné pour vendre du costume italien, au péril de sa propre dignité », révélant ainsi « “la marionnettisation” des stars du football ».
Les tenues authentiques des années 1990
Le glamour y a gagné ce que l’authenticité y a perdu. Dans les années 1990, les lauréats du Ballon d’Or n’hésitaient pas à se pointer à la séance photo de France Football affublés d’un costume piqué à leur voisin agent d’assurances (Mathias Sammer, 1996), d’un ensemble pull vert-chemise multicolore transformant le studio photo en maison de retraite (Roberto Baggio, 1993) ou d’une tenue traditionnelle rendant hommage à leur pays d’origine (George Weah, 1995).
Peut-être qu’à l’occasion de son cinquième Ballon d’Or, Lionel Messi assumera son style véritable, celui du premier communiant si éloigné des standards excentriques des footballeurs contemporains, ainsi que l’avait révélé en février 2015 cette photo de groupe prise dans les vestiaires du Barça.
Clément Guillou
11/01/2016 (Le Monde / MCN, via mediacongo.net)