Au moins 33 morts lors d’inondations en Argentine

La ville de La Plata, à 60 km de Buenos Aires, a été subitement inondée dans la nuit de mardi à mercredi par 400 mm de précipitations en deux heures, causant au moins 33 morts.

La nuit précédente, des pluies diluviennes avaient frappé la capitale Buenos Aires, faisant au moins 8 morts.

"Pour le moment, nous pouvons confirmer un minimum de 25 décès (à La Plata). Les corps sont apparus quand les eaux ont commencé à baisser", a dit lors d'une conférence de presse Daniel Scioli, le gouverneur de la province de Buenos Aires, qui englobe La Plata.

La moitié de cette agglomération de 900.000 habitants a été inondée et se trouvait mercredi sans électricité. Des voitures flottaient dans les rues et la ville était partiellement paralysée. Plus de 2.500 personnes ont dû abandonner leur logement sous les eaux et ont été relogés dans une vingtaine de centres d'hébergement temporaires.

Des personnes âgées et des mères portant leur enfant dans les bras étaient évacuées dans des canoës, tirés dans les rues transformés en rivière par des voisins ou des secouristes.

D'après les services météorologiques, il est tombé 400 mm de pluie en 2 heures mardi soir, un record pour La Plata.

Le gouverneur a indiqué que face à la montée des eaux, qui a atteint 2 mètres de haut par endroits, les gens "ont essayé de se réfugier sur les toits et dans les arbres, mais certains n'y sont pas parvenus".

Les autorités locales n'ont pas précisé si les décès étaient dus à des noyades, des chutes ou à un manque de soins.

A La Plata, importante ville universitaire, les écoles et les services publics ont été fermés.

"Ce qui s'est passé à La Plata, c'est du jamais vu. La moitié de la ville est sans électricité. Il y a des gens sur les toits, dans les arbres, attendant qu'on puisse aller les chercher", a déclaré le vice-ministre argentin de la Sécurité, Sergio Berni.

Dans le quartier périphérique de Tolosa, plusieurs dizaines de voitures émergent à peine de l'eau.

"Nous sommes arrivés mardi à 15h00, et nous sommes bloqués ici (à La Plata), on ne nous laisse pas avancer. il n'y a pas moyen de sortir", a confié à une radio Vanesa Silletti, recluse dans sa voiture avec son bébé de 10 mois. "La batterie est à plat. Je donne le sein au bébé. Je n'ai rien, on ne peut pas bouger", se désespère-t-elle.

Sur les ondes d'une autre radio, l'ancien footballeur Juan Sebastian Veron, dit depuis La Plata son angoisse de ne pas voir apparaitre certains proches. "Nous sommes coupés du monde", s'inquiète-t-il.

A Buenos Aires, 350.000 personnes ont été affectées par les inondations survenues en pleine nuit, mardi entre 00h00 et 07h00.

Un agent du métro est mort électrocuté dans une station lors d'une opération de pompage. Les habitations précaires ont été particulièrement touchées, et la tempête a également causé une série de coupures de courant, des chutes d'arbres et l'interruption de plusieurs services de transports en commun.

Mercredi, la vie avait repris son cours quasi-normal dans la Capitale, mais des administrations déploraient des coupures de liaison internet ou du matériel endommagé. De nombreux feux tricolores étaient hors service.

Les garages spécialisés dans le séchages de voitures inondées étaient pris d'assaut, après un pont férié de 6 jours. Les dépanneuses faisaient des allées et venues pour dégager les véhicules abandonnées, moteur et système électrique noyés dans la plupart des cas.

Le maire de Buenos Aires Mauricio Macri a averti ses administrés que les inondations se reproduiraient. "Ces pluies violentes qui se répètent, affirme-t-il, sont dues au réchauffement climatique".

Si les inondations sont peu fréquentes à La Plata, elles sont plus habituelles à Buenos Aires et dans son agglomération de 13 millions d'habitants, où l'urbanisation le long du fleuve Rio de la Plata s'est faite en partie sur des terres inondables.

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