Un profil atypique
Kranevitter est un joueur typiquement argentin dans son style et son attitude sur le terrain, et son profil est difficilement comparable à celui d’un autre joueur européen. C’est un pur cinco à l’argentine, à savoir un milieu de terrain très polyvalent, pas forcément excellent techniquement mais toujours présent pour couper les offensives adverses. Il est doté d’un QI football supérieur qui lui permet d’anticiper le jeu et d’être toujours positionné au bon endroit sur le terrain. Ainsi, il faut plus s’attendre à voir débarquer un Javier Mascherano, milieu de terrain de formation, qu’un Javier Pastore. Le joueur du Barça est d’ailleurs l’idôle du néo-Colchonero, et les ressemblances sont parfois troublantes ! Du haut de ses 22 ans, il a déjà un palmarès bien fourni, avec un championnat argentin et une Copa Libertadores à son actif, entre autres.
Simeone le suit depuis longtemps
La décision de recruter Matías Kranevitter ne s’est clairement pas faite sur un coup de tête, bien au contraire. Le milieu de terrain de 22 ans est dans les petits papiers de Diego Simeone depuis bien longtemps déjà, lui qui avait tapé dans l’oeil du technicien colchonero quand il évoluait dans les équipes de jeunes de River. Efforts, discipline, grinta, tout ce qui plaît à Simeone en somme ! L’entraîneur argentin n’en dit d’ailleurs que du bien : « C’est un milieu récupérateur très travailleur et organisé, il peut progresser sur beaucoup de points encore et ce n’est pas simple de jouer au milieu », avant de le comparer, sans surprises, à Mascherano et à Matias Almeyda, autre légende du club de Buenos Aires.
Son talent est reconnu par les plus grands
Malgré son jeune âge et son expérience relativement limitée, les prestations de l’ancien de River ne sont pas passées inaperçues, loin de là. A commencer par le propre Sergio Busquets, référence en la matière, qui en a récemment parlé comme d’un « très bon joueur ». « Je crois qu’on est tranquille quant à la possible retraite internationale de Mascherano qui inquiétait beaucoup d’Argentins. Cette inquiétude est résolue avec l’apparition de Matias », expliquait récemment le sélectionneur argentin Tata Martino. Mascherano lui-même s’est exprimé sur celui qu’on annonce comme son successeur avant la finale de la Coupe du Monde des clubs le 19 décembre dernier : « Il affiche une maturité impressionnante pour son âge. C’est un cinco avec le style de River, très organisé, qui manie bien le ballon. Il a un grand futur devant lui en Europe et en sélection ». Un autre grand nom de River a encensé la coqueluche du club de Buenos Aires il y a peu. « Il a un niveau de jeu qui est difficile à trouver, l’Atlético a réalisé un grand coup. Il exerce un super pressing en terrain adverse et distribue le ballon comme très peu en sont capables aujourd’hui. Il est très intelligent et supporte facilement la pression », détaillait Enzo Francescoli dans un entretien publié sur le site de AS en septembre.
Une enfance difficile
Comme beaucoup de ses compatriotes argentins, Kranevitter n’a pas eu une enfance facile. Avant de rejoindre les équipes de jeune de River Plate en 2007, à seulement 14 ans, il avait dû quitter son club de l’époque, San Martín de Tucumán, parce qu’il n’avait pas les moyens de payer sa licence. Il a ensuite commencé à travailler pour aider son père Claudio, chauffeur de Taxi, à subvenir aux besoins de sa famille. Ainsi, après les cours, le jeune Matias allait travailler au green de golf situé près de chez lui, où il aidait notamment son oncle, le célèbre golfeur argentin Andrés Romero. « Ils me payaient 15 pesos. J’en donnais 10 à ma mère pour qu’elle puisse cuisiner, puis j’en gardais 5 pour moi », expliquait récemment l’intéressé dans un entretien accordé à El Grafico, qui a dû quitter les siens très tôt pour rejoindre le centre de River Plate, à 1.200 kilomètres du domicile familial.
Le foot ou le golf
Si son oncle est un golfeur reconnu sur le circuit, Kranevitter était à deux doigts de prendre le même chemin, à tel point qu’il a dû trancher entre ses deux sports de prédilection, choisissant finalement le football, à l’appel d’un recruteur de River Plate qui l’avait détecté lors d’un match U15 de la sélection aidant beaucoup. L’Argentin a souvent confié être très doué sur les greens et a avoué qu’il aurait sûrement été golfeur s’il n’avait pas pu faire carrière dans le foot. « Les greens étaient près de chez moi. Quand j’y bossais je voyais ça comme un travail, c’est vrai, mais j’aimais beaucoup. D’ailleurs je continue à y jouer avec les amis à chaque fois que je voyage à Tucuman », déclarait récemment le Colchonero à El Grafico.