Les fonds spéculatifs qui exigent de l’Argentine qu’elle rembourse, à 100% du capital plus les intérêts, les titres de la dette sur laquelle le pays a fait défaut en 2001, ont rejeté devant la justice américaine la proposition de Buenos Aires de rouvrir son offre d’échange de dette.
Devant la Cour d’appel de New York, les fonds NML et Aurelius ont chacun demandé que soit confirmé le jugement, actuellement en suspens, du juge fédéral de l’Etat de New York, Thomas Griesa, qui avait ordonné le 22 novembre à l’Argentine de leur verser 1,33 milliard de dollars.
«L’Argentine prétend que puisque 92% des détenteurs d’obligations souveraines ont au final été impuissants à s’opposer à sa décision inédite de se soustraire à ses obligations et à contester les erreurs des tribunaux, (...) les autres détenteurs de titres devraient être forcés d’accepter les termes extrêmement défavorables de l’opération de 2010», dénonce NML dans le texte transmis à la justice américaine.
«Si l’Argentine veut véritablement +mettre fin au litige+, il lui suffit de s’asseoir autour d’une table avec ses créanciers et de négocier de bonne foi», poursuit ce texte.
Le 28 décembre, l’Argentine a proposé devant la justice américaine de rouvrir son offre d’échange de dette aux fonds spéculatifs récalcitrants qui avaient refusé d’y participer en 2005 et 2010 pour mettre fin à un long litige judiciaire, un geste qui a reçu le soutien des Etats-Unis.
Cette proposition avait été faite dans le cadre d’une demande à la Cour d’appel de New York d’invalider la décision du juge Thomas Griesa, aux termes de laquelle Buenos Aires doit verser 1,33 milliard de dollars aux deux fonds spéculatifs.
Ce jugement avait été suspendu en appel fin novembre par la justice de New York jusqu’à une nouvelle audience prévue le 27 février, afin de permettre à l’Argentine de payer les titres de dette renégociée à ses créanciers.
Les fonds spéculatifs NML et Aurelius avaient refusé les échanges de dette dans le but d’obtenir, à travers une bataille judiciaire, 100% du capital plus intérêts sur des titres acquis à très bas prix lorsque l’Argentine a fait défaut en 2001.
L’Argentine a toujours refusé de payer un centime à ces fonds spéculatifs qui cherchent à être remboursés à 100%, alors que les investisseurs qui ont souscrit aux échanges de dette ont dû accepter une décote de plus des deux tiers pour certains.
Selon Buenos Aires, la décision du juge Griesa «viole le principe d’équité» vis-à-vis de ces créanciers-là.
Grâce à la suspension en appel de la décision du juge Griesa, le gouvernement argentin a pu régler à la mi-décembre 3,1 milliards de dollars au titre de la dette renégociée avec ses créanciers, sans risquer de voir cette somme saisie pour payer les fonds spéculatifs NML et Aurelius. (AFP)