A Noël, une nouvelle fois encore, Barbie sera fortement demandée. Barbie danseuse, Barbie maîtresse d'école, Barbie sirène et pourquoi pas Barbie Vierge Marie ? Deux artistes argentins montent une exposition où les spectateurs pourront retrouver la célèbre poupée blonde dans des habits inédits : ceux de la mère de Jésus ou encore de Marie Madeleine.
Marianela Perelli et Emiliano Paolini, les deux créateurs, finalisent actuellement leurs figurines dans leur atelier à Rosario, troisième ville du pays, avant de les exposer à partir du 17 octobre dans une galerie d'art de la capitale, Buenos Aires. Parmi les 33 pièces proposées au public, la silhouette longiligne de Barbie se déclinera en Notre-Dame de Guadalupe, sainte-patronne du Mexique, de Lujan, patronne des Argentins, mais aussi en déesse hindoue Kali ou en Jeanne d'Arc. De son côté, Ken, le compagnon de Barbie, deviendra Moïse, Bouddha ou Jésus... crucifié.
"Deux icônes populaires et universelles"
Selon les deux artistes, leur travail a pour ambition de rassembler "deux idées populaires et universelles", Barbie et la religion. "S'il existe une Barbie nounou, dompteuse de lions ou astronaute, pourquoi pas une Barbie Vierge Marie?" fait remarquer Marianela Perelli. La Vierge Marie, poursuit-elle, "est une des icônes populaires les plus fortes de l'histoire de l'humanité" et la Barbie "correspond aux canons de beauté actuels pour une femme".
"La religion et Barbie sont deux idées populaires et universelles. Nous avons voulu réaliser une fusion des deux traditions, avec amour et foi, sans agressivité, ni aucune offense à la religion", confie Emiliano Paolini. La représentation de Marie Madeleine, drapée dans une robe dévoilant sa poitrine, est assortie de l'inscription "Sainte, épouse ou prostituée?".
Pas d'opposition
Jusqu'ici, l'annonce de l'exposition n'a pas rencontré de levée de boucliers, contrairement à l'an dernier, peut-être parce que l'Argentine est en pleine campagne électorale dans la perspective de la présidentielle du 25 octobre. En 2014, l'exposition avait dû être annulée face à la pression imposée par les organisations catholiques, scandalisées par l'incarnation de leurs icônes par une Barbie.
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