Argentine. Un nouveau bébé volé sous la dictature retrouve sa mère

Publié le 03/12/2015 - 13:07<!-- Mis jour le DATE-->

Mario Bravo et sa mère Sara après leurs retrouvailles, le 1er décembre 2015. PHOTO EITAN ABRAMOVICH/AFP

Près de 500 bébés de détenues ont été volés pendant la dictature des années 1970. Mario Bravo est le 119e enfant retrouvé. Son cas est exceptionnel, car sa mère est encore vivante.

Mario Bravo est né en 1976 dans une prison de Tucumán. Emprisonnée pendant la dictature militaire (1976-1983), Sara, sa mère, a accouché en captivité. Elle a juste entendu son bébé pleurer, alors que les forces de l’ordre s’emparaient de lui, rapporte le quotidien Página 12. Comme des centaines d’autres, Mario a été volé et adopté illégalement par des gens qui faisaient partie de l’entourage des militaires.

L’association des Grands-Mères de la place de Mai lutte pour les retrouver. Elle estime que 500 bébés ont été volés pendant cette période. Le 30 novembre, sa présidente, Estela de Carlotto, a confirmé que Mario Bravo était le 119e enfant retrouvé. Vingt-quatre heures plus tard, il a pu faire connaissance avec sa vraie mère – ce qui est loin d’être habituel car la plupart des victimes de la dictature ont été assassinées.  

“Une accolade qui durera toujours”

“Une accolade si longue qu’elle durera toujours” titre le quotidien argentin. Mario Bravo, qui n’avait ni frères ni sœurs, en a maintenant six, auxquels il faut ajouter quinze neveux.

D’après le journal, la grossesse de Sara lors de sa captivité aurait été la conséquence d’un viol commis durant sa détention. “Son bébé lui a été pris dès sa naissance par un infirmier qui ne lui a même pas laissé savoir s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille”, écrit Página 12.
 

Sara a vécu dans la peur pendant des années avant de décider de prendre contact avec le ministère des Droits de l’homme de Tucumán en 2004 et de laisser un échantillon de son sang à la Banque nationale des données génétiques, où est enregistrée l’ADN de plusieurs milliers de victimes.

Huit ans plus tard, Mario a fait la même démarche. Au début de l’année, sur l’insistance de son épouse, il a décidé de prendre contact avec l’association des Grands-Mères de la place de Mai. Après quelques rendez-vous, il a finalement fait les examens d’ADN. “Plus jamais personne ne nous séparera”, lui a dit sa mère.

Open bundled references in tabs:

Leave a Reply