Argentine : un mort lors de pillages à la faveur d’une grève policière

Argentine : un mort lors de pillages à la faveur d'une grève policière


BUENOS AIRES - Un jeune d'une vingtaine d'années est mort mercredi à Cordoba, en Argentine, où des pillages ont eu lieu à la faveur d'une grève des policiers dans la province du même nom, selon les autorités locales.

Des dizaines de personnes ont été blessées et 52 pilleurs présumés ont été interpellés.

Mercredi, le calme était revenu à Cordoba, agglomération d'un million d'habitants située à 700 km de Buenos Aires, et un accord a été scellé entre les policiers et le gouverneur, mettant fin à une grève de 24 heures. Aussitôt, les policiers ont repris leurs patrouilles dans les quartiers de la ville où se poursuivaient les vols.

Deux mille gendarmes ont été envoyés à Cordoba pour prêter main-forte à la police locale, a annoncé le secrétaire d'Etat à la Sécurité, Sergio Berni.

Les policiers provinciaux ont obtenu une augmentation de salaire d'environ 50% et les agents de terrain toucheront un minimum de 9.000 pesos (1.100 euros), alors qu'ils réclamaient 13.000 pesos (1.500 euros).

Les policiers en grève sont restés confinés dans leurs commissariats pendant que les jeunes des quartiers et des banlieues pauvres de Cordoba profitaient de leur absence pour se livrer à des actes de pillage et de vandalisme.

Après avoir été partiellement paralysée par la fermeture des commerces, écoles et universités et la suspension des transports, l'activité reprenait progressivement mercredi.

Sur les réseaux sociaux, les malfrats exhibaient leur butin : vêtements, chaussures, chaînes Hi-Fi, appareils électroménagers ou bouteilles d'alcool.

Les incidents ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi. Des groupes de jeunes, parfois à moto, ont brisé des vitrines de commerces pour les dévaliser, de nombreux coups de feu ont été tirés, notamment à Cordoba, capitale de la province.

Des habitants de Cordoba interrogés par des chaînes de télévision argentines ont déclaré que des voleurs avaient fait irruption dans leur maison. Beaucoup sont restés cloitrés chez eux mercredi.

L'image des policiers de cette province a été écornée par l'interpellation en septembre du chef antidrogue de la police provinciale et de quatre autres policiers soupçonnés de liens avec des trafiquants de drogue.

Ce ne sont pas des pillages liés à la pauvreté, ils n'allaient pas voler de la nourriture. Il y a ici, une situation délictueuse, ce n'est pas un mouvement social motivé par la faim, a réagi l'évêque auxiliaire de Cordoba, Mgr Pedro Torres.

Il y a un an, des pillages de supermarchés avaient eu lieu dans plusieurs villes d'Argentine, commis par des personnes en grande précarité.

(©AFP / 04 décembre 2013 19h18)

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