«Un défaut de paiement serait la pire des choses. Je ne souhaite pas ça. Les gens en souffriraient. Pas les vautours, mais les vraies gens», a assuré le juge Thomas Griesa lors d'une audience à New York à l'heure où le délai imparti à Buenos Aires approche de son terme.
La justice américaine a donné jusqu'au 30 juillet à l'Argentine pour commencer à verser 1,3 milliard de dollars aux fonds «vautours» qui ont refusé tout allégement de la dette argentine, contrairement à ce qu'ont fait la plupart des créanciers du pays après la faillite de 2001.
Comme leur surnom le laisse entendre, les fonds «vautours» se font une spécialité dans le rachat à vil prix de titres de pays ou d'entreprises en très grande difficulté.
Si une solution n'est pas trouvée à temps, l'Argentine pourrait être contrainte à un défaut de paiement «technique» sans commune mesure avec la faillite de 2001 mais aux conséquences économiques imprévisibles.
Mardi, l'avocat de l'Argentine, Jonathan Blackman, a assuré mardi que Buenos Aires était prêt à «négocier avec tout le monde» mais a demandé au tribunal de repousser le délai du 30 juillet qui fait peser, selon lui, une «pression artificielle» sur le pays.
Selon l'avocat, la complexité du dossier fait qu'une «solution ne pourra pas être trouvée d'ici à la fin du mois».
Le juge Griesa a toutefois rejeté cette demande et appelé les deux parties à s'entendre au plus vite pour trouver un compromis.
«J'attends des deux parties qu'elles travaillent sans relâche. Il n'y a plus beaucoup de temps. (...) Le plus important est d'éviter un défaut de paiement», a assuré le juge.
Fin juin, ce même magistrat avait bloqué le paiement par l'Argentine de ses autres créanciers, estimant cette démarche «illégale» tant que les fonds «vautours» n'auront pas commencé à être remboursés.
Pour l'heure, les tentatives de négociations n'ont rien donné. Une nouvelle réunion doit avoir lieu mercredi sous l'égide du médiateur désigné par la justice, Daniel Pollack.
Le cas argentin est suivi de près par les grands argentiers du globe qui craignent que les créanciers refusent à l'avenir tout compromis avec les États en difficulté, dans l'espoir de récupérer l'intégralité de leur dû.