Dernière partie de notre guide Argentin, la présentation du groupe B, celui du champion en titre Boca Juniors.
A la différence de la zone A, et c’est accessoirement ce qui a créé une certaine polémique au pays, la zone B semble moins riche en véritables candidats au titre. Car si Boca et le Racing sont de réels favoris, la plupart des autres habitués aux premiers rôles sont pour l’instant encore dans l’incertitude tant ils ont récemment brillé par leur irrégularité ou se retrouvent désormais en pleine reconstruction. Aussi ferons-nous trois groupes au de la zone B aux appellations et aux compositions bien différentes de celles de la zone A.
Ca risque d’être compliqué
Comme pour la zone A, on ouvre la B avec l’Atlético Tucumán, deuxième promu en 2016. Et comme du côté de Patronato, le Decano ne bouleverse pas véritablement son équipe type, lui ajoutant véritablement qu’Enrique Meza, demi-finaliste de la dernière Sudamericana avec le Sportivo Luqueño pour essayer d’apporter l’expérience nécessaire derrière. Reste que malgré une des plus belles hinchada du pays, la saison risque d’être longue pour les protégés de Juan Manuel Azconzabal.
Après un tournoi 2015 catastrophique, sauvé de la dernière place par la présence de plus mauvais que lui, l’Atlético Rafaela a donc décidé de rappeler un ancien de la maison pour redorer son blason. Jorge Burruchaga reprend place sur le banc de touche, la Crema réalise quelques transferts intéressants comme l’arrivée de Germán Montoya dans les buts ou le retour au pays de Norberto Paparatto après son exil en MLS mais se distingue surtout par son énorme ménage qui voit le club libérer 12 joueurs dont l’ancien caennais Juan Eluchans. Reconstruire en partant bon dernier, telle sera la mission de Buru.
Promu l’an dernier, Temperley n’a dû son maintien qu’à une parodie de match lors de la dernière journée qui lui a assuré le point nécessaire (3 tirs en 90 minutes – lire Argentine - Primera Division 2015 : ce n'est qu'un début), et devrait encore bagarrer pour sa survie en 2016. Pour cela, le Gasolero ne bouleverse pas son groupe mais lui adjoint néanmoins trois recrues intéressantes : le local Matías Sánchez, l’ancien international u17 Alexis Zárate et la machine à but Rubén Ramírez. Autre changement de taille : Ricardo Rezza, l’homme de la montée et du maintien a quitté son poste, il est remplacé par Iván Delfino, l’homme qui a fait monter Patronato en Primera Division.
Puisque nous évoquions Argentinos, restons du côté du Bicho. Avec désormais Carlos Mayor sur son banc de touche, le club qui a formé Diego Maradona s’offre un joli coup sur le marché des transferts en signant l’excellent Camillo Vargas, ancien gardien de l’Atlético Nacional et d’Independiente Santa Fe notamment et surtout international colombien. Il faudra ce renfort pour permettre de rassurer un groupe qui semble encore un peu fragile mais qui pourra notamment compter sur le retour à la maison de Federico Insúa après son exil colombien. On suivra avec attention Braian Romero auteur d’une belle saison 2015 avec Colón.
Du côté de Defensa y Justicia, on a procédé à un grand remue-ménage qui renouvelle profondément l’effectif à coup de petits jeunes. Arrivent ainsi des Tomás Pochettino, Lisandro_Magallán, prêtés par Boca, ou encore Guido Rodríguez, prêté par River. Une occasion en or pour ces jeunes de prendre du temps de jeu en Primera Division, mais qui semblent manquer d’expérience à l’heure d’aider El Halcón à se maintenir dans l’élite.
Marché d’été plus calme pour Unión qui procède à quelques remaniements en vue de confirmer la bonne saison 2015 (le Tatengue a terminé solidement ancré dans le ventre mou avant de céder au premier tour de la Liguilla Pré-Sudamericana). Les santafesinos se font prêter Martin Acevedo, arrivés et donc parti du Racing en même temps de Diego Cocca et récupèrent notamment Martín Rolle, que l’on a finalement peu vu du côté de San Lorenzo. Si cela devrait permettre de se maintenir dans l’élite sans trop de difficultés, on imagine cependant mal voir Unión se mêler à la lutte pour le titre.
Dernier candidat à un relatif anonymat, San Martin. Balayé au premier tour de la Liguilla Pré-Sudamericana par le Gimnasia, le Santo renouvelle totalement son groupe au point de remplir les colonnes des tableaux de transferts comme personne en Primera Division. Le renouvellement se poursuit jusqu’au banc de touche puisque le club de San Juan se voit désormais dirigé par Pablo Lavallén dont ce sera les grands débuts sur un banc de touche.
On les attend au tournant
Si Tigre n’a pas fait énormément de bruits la saison dernière, il n’en a pas moins réalisé un tournoi des plus solides, frôlant le top 10 avant de craquer au pire des moments, en demi-finale de la Liguilla Pré-Sudamericana. Finalement, le Matador a attendu l’intersaison pour faire de bruit en signant un nouvel entraîneur : Mauro Camoranesi. Si le club perd gros avec les départs de Joaquín Arzura et de Leandro González Pirez, il se montre extrêmement intelligent en matière de recrutement, proposant à Ezequiel Cirigliano, ancienne grande promesse de River partie se perdre en Italie puis en MLS, de se relancer et en attirant Sebastián Piriz et Leandro Marín, deux renforts plus qu’intéressants. Vous l’aurez compris, Tigre a tout d’une bonne surprise.
Aldosivi avait parfaitement rempli ce rôle de surprise la saison passée. Promu dans l’élite, le Tiburón de Fernando Quiroz a réussi un pari, celui de se maintenir par le jeu. A l’intersaison, le club a certes perdu des joueurs importants comme le furent des Roger Martínez, Matías Lequi ou José Sand, mais la philosophie de jeu du club est probablement son meilleur atout et les arrivées des expérimentés Fabián Vargas et Sebastián Penco pourrait même venir apporter ce petit plus qui permettra de franchir un palier supplémentaire.
2015 restera l’année de tous les paradoxes pour Huracán. Maintenu dans l’élite pour un tout petit point, le Globo est passé à une séance de tirs au but près d’un premier titre continental. Sous la houlette d’Eduardo Domínguez, la bande à Rolfi Montenegro et autres Wanchope Ábila a surpris tout un continent. Avec un groupe peu remanié voire renforcé par l’expérience de Carlos Araujo et Matías Fritzler, le Globo pourrait bien en perturber plus d’un. A condition de savoir se montrer régulier.
La régularité, n’est clairement pas la spécialité de Newell’s. Solidement ancré dans l’anonymat du ventre mou en 2015, la Lepra de Bernardi ne peut se permettre une deuxième saison du même acabit. Pour cela, Newell’s se montre malin sur le marché des transferts. Sebastián Domínguez, Emanuel Insúa et surtout Luis Advincula viennent renforcer un groupe dans lequel on suivra avec attention la pépite Ezequiel Unsain qui du haut de ses vingt ans en envoyé le champion olympique Óscar Ustari au Mexique.
Du côté d’Estudiantes, l’heure est à la reconstruction. Oubliée l’ère Milito, Nelson Vivas s’installe sur le banc d’un groupe qui subit une forte saignée (Navarro, Domínguez, Jara, Pereira, Gil Romero, Acosta, Cerutti pour n’en citer que quelques-uns), et dont le seul véritable coup de l’été est l’arrivée de Leandro González Pirez, auteur d’une excellente saison 2015 à Tigre. Reste les paris, ceux de relancer Gonzalo Bueno, parti se perdre en Russie après des débuts prometteurs au Nacional, et Lucas Viatri, l’une des malédictions des « nouveaux Palermo » à Boca.
La reconstruction est aussi en partie au programme à Lanús qui a ainsi vécu la fin de l’ère dorée des frères Barros Schelotto. Si Guillermo s’en va tenter l’aventure en Italie, Gustavo reste aux côtés de Jorge Almirón pour assurer une certaine continuité. Peu de grandes modifications dans le groupe qui voit arriver la légende José Sand et assiste au retour de l’ancien Xeneize Pablo Mouche. Le Granate a pris pour habitude d’être un empêcheur de tourner en rond, il pourrait bien le rester en 2016.
Ils joueront le titre
Mais finalement, le groupe B semble promis à deux grands. Premier d’entre eux, le Racing. Si Diego Cocca s’en est en allé, La Academia a nommé Facundo Sava pour lui succéder et offre à l’ancien de Quilmes, un groupe plutôt impressionnant. Aucun départ important, le retour de prêt de la sensation Roger Martínez, les arrivées de Lisandro López, Federico Vismara, Sergio Vittor et de Rodrigo De Paul, le Racing a tout de l’épouvantail, celui capable de lutter à la fois en Libertadores (s’il franchit définitivement l’obstacle Puebla) et en championnat.
Reste donc le champion en titre Boca. Après le doublé de 2015, on imaginait mal comment Boca pourrait se retrouver en danger en 2016 avec comme mission principale, d’aller chercher une nouvelle Libertadores. Alors certes Jonathan Calleri est parti, certes les Xeneizes ont lâché du lest au niveau de l’effectif, mais les arrivées des Osvaldo (s’il consent à ne penser qu’au football), de Leonardo Jara, excellent à Estudiantes, de Franck Fabra, parfait au DIM et le retour de Juan Manuel Insaurralde, sont autant de renforts de poids. Et comme Boca ne semble avoir que le Racing comme véritable adversaire, la bande à Arruabarrena a tout pour aller chercher une nouvelle finale.
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