Un champs de maïs.
Getty Images/Bloomberg/Vincent Mundy
Le nouveau président argentin commence sa libéralisation de l'économie par l'agriculture. Mauricio Macri supprime les restrictions qui pesaient sur les exportations de céréales.
Mauricio Macri veut doper les exportations de céréales de l'Argentine. Le nouveau président argentin sait ce qu'il doit au secteur agricole, un de ses plus fervents soutiens électoraux. Et c'est par l'agriculture qu'il entame ses réformes de libéralisation de l'économie en mettant fin aux quotas et aux taxes sur les exportations de maïs (23%), de blé (20%) et de bœuf, et en diminuant (de 35 à 30%) les taxes sur les exportations de graines de soja.
Un dispositif qui avait été mis en place par l'administration précédente en 2008 : Cristina Kirchner voulait à l'époque limiter les exportations de céréales pour en conserver le plus possible dans les frontières du pays et ainsi juguler l'inflation en Argentine. Non seulement la présidente n'y était pas arrivée, mais elle avait vu fondre les réserves de devises liées aux exportations et elle s'était mis à dos tout le secteur agricole, avec des grèves prolongées.
Ce qu'espèrent les agriculteurs avec la disparition des entraves à l'exportation
Avec la disparition des entraves à l'exportation, les agriculteurs argentins espèrent non seulement se débarrasser de leurs énormes stocks de céréales et d'oléagineux, mais aussi augmenter leur production de maïs et de blé, qui étaient les plus découragés à l'export.
La rotation de ces céréales avec le soja, qui dominait largement jusqu'à présent, permettrait à l'Argentine de doubler ses exportations de blé, et d'augmenter de moitié ses exportations de maïs.
L'Argentine pourrait alors devancer le Brésil et la Russie et devenir le deuxième fournisseur mondial de maïs, derrière les Etats-Unis. D'autant que Mauricio Macri a également promis de libéraliser le taux de change, le peso devrait alors baisser par rapport au dollar, un gain supplémentaire de compétitivité pour les produits agricoles argentins sur le marché mondial.
Reste à savoir si ce marché mondial pourra absorber toutes ces exportations argentines supplémentaires et à quel prix. 2015-2016 est la campagne qui connaîtra les pires surplus céréaliers, après des récoltes record au niveau mondial. Les cours mondiaux, déjà déprimés, ont encore chuté depuis l'annonce des résultats de l'élection présidentielle en Argentine le 22 novembre dernier.
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