L'ex-dictateur argentin Jorge Videla (1976-81), décédé en prison le 17 mai à 87 ans, a été enterré le 23 mai dans un cimetière privé situé à une cinquantaine de kilomètres de Buenos Aires, a annoncé mardi un des portails internet du ministère de la Justice et des droits de l'Homme.
«Videla a été enterré le 23 mai au cimetière Memorial de Pilar», localité située à 45 km au nord-ouest de la capitale argentine, a annoncé le site Infojus, dépendant du ministère.
Privé de liberté pendant près de 20 ans
Plusieurs médias avaient rapporté que la dépouille de l'ancien chef de la junte militaire avait été retirée ce même 23 mai de la morgue de Buenos Aires par sa famille. Depuis, aucune information n'avait filtré dans les médias sur le lieu ou la date de sa sépulture. Jorge Videla est mort de mort naturelle sur les WC de sa cellule, trois jours après sa dernière comparution devant la justice. Condamné à trois reprises pour les crimes commis durant la dictature la plus violente d'Amérique latine, il a été privé de liberté pendant près de 20 ans, dont il a passé la moitié en prison et l'autre partie assigné à résidence.
La plupart des Argentins exècrent Jorge Videla, artisan de la «guerre sale», la pire répression politique qu'ait connu l'Argentine. La junte militaire qu'il a conduite au pouvoir a fait disparaître 30.000 personnes selon les organismes de défense des droits de l'homme, 7.000 à 8.000 selon Videla.
A Mercedes, la ville natale de l'ex-dictateur à 110km à l'ouest de Buenos Aires, plusieurs manifestations ont été organisées après son décès pour empêcher son éventuelle inhumation dans le caveau familial d'un cimetière local.