Argentine : les travailleurs de Lear en butte aux provocations

À Pacheco, en Argentine, six cents travailleurs de l'usine d'équipements automobiles Lear sont en lutte depuis cinq mois. Ils exigent la réintégration d'ouvriers licenciés et protestent contre
la répression qui frappe leurs délégués combatifs.

Dans la nuit du 23 octobre, des provocateurs de la bureaucratie syndicale ouvertement propatronale, munis d'armes à feu et de couteaux, s'en sont pris aux militants organisant les piquets devant
l'usine. Ils ont menacé de viol une ouvrière et de mort tous les présents. Le lendemain, la gendarmerie a tiré des balles en caoutchouc contre une manifestation, blessant plusieurs travailleurs.

Ces ouvriers en lutte ont contre eux leur patron, une multinationale bien connue des travailleurs de l'automobile. Elle est soutenue par le gouvernement argentin, mais aussi par la bureaucratie du
syndicat de l'automobile. Le ministre de l'Intérieur a monté plusieurs provocations contre les grévistes.

Le gouvernement Kirchner, qui fêtera bientôt douze ans de règne, est un gouvernement péroniste qui s'est appuyé sur le centre-gauche. Il avait relancé les procès contre les militaires et
tortionnaires de la dictature, pour s'assurer des soutiens à gauche, du PC par exemple. La présidente Cristina Kirchner s'affiche comme défendant les droits de l'homme. Mais c'est une tout autre
affaire quand il s'agit des droits des travailleurs, surtout depuis le retour des difficultés économiques et d'une inflation de 40 % par an.

Le gouvernement est accommodant avec la bourgeoisie nationale et les multinationales étrangères mais réprime les travailleurs en lutte, comme ces travailleurs du pétrole qui ont été condamnés à la
prison à vie. Cette politique répressive n'arrête pas les grévistes, et contribue même à ranger l'opinion ouvrière de leur côté.

Jacques Fontenoy

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