Casquette basse, lunette de soleil et mains tremblantes, Damia Pachter a quitté l'Argentine, samedi à 5h06 du matin, heure locale (01h06 en France). Il a confié à des confrères de Clarín "choisir l'exil de peur d'être tué".
Damian Pachter est le premier journaliste a avoir annoncé, via Twitter, la mort du procureur Alberto Nisman le 19 janvier. Ce dernier, retrouvé mort d'une balle dans la tête, devait témoigner le lendemain contre le gouvernement en place, accusé d'avoir entravé l'enquête sur l'explosion qui a soufflé la mutuelle juive AMIA, le 18 juillet 1994, pour protéger l'Iran de tout soupçon.
Je viens d'être informé d'un incident à la maison du procureur Alberto Nisman
Pas de retour possible avec ce gouvernement
Depuis, l'affaire embrase le pays. La présidente Cristina Kirchner est accusée d'être à l'origine de la mort mystérieuse d'Alberto Nisman. Une thèse partagée par Damian Pachter qui se demande "quelle scène nous aurions trouvé si mes tweets n'avaient pas été envoyés?" relate le site argentin infobae.
Ils ont trouvé le procureur Alberto Nisman dans la salle de bain de sa maison à Puerto Madra dans une mare de sang. Pas de respiration. Les médecins sont là.
"Je ne peux pas retourner dans le pays, au moins jusqu'à la fin de ce gouvernement", a expliqué le journaliste avant de prendre son avion. Il avait souhaité la présence de confrères avant son départ pour éviter qu'il se passe des choses "étranges".
Le gouvernement dévoile son trajet
Craignant pour sa vie, Damian Pachter est resté très discret sur sa future destination. Il a acheté plusieurs billets sur différentes compagnies, n'est parti qu'avec un sac à dos rempli de notes ou documents et 25 dollars en poche.
Son premier vol était à destination de Montevideo. Visiblement préoccupé par ce départ, le compte officiel de la Casa Rosada, le siège du pouvoir exécutif argentin, a donné des informations à ce sujet, annonçant un retour pour le 2 février.
Damien Pachter a confié via un tweet se rendre finalement en Israël. Le journaliste est argentino-israélien et a servi l'armée du pays pendant trois ans, précise Clarín.
Très stressé
L'un des sites pour lequel Damian Patcher travaille, Buenos Aires Herald, explique que ses collègues étaient surpris de ce départ. Mais certains l'ont trouvé très stressé après ses révélations.
Avant de quitter le pays, Damian Pachter a expliqué que ses sources lui ont fait savoir que sa maison était surveillée. Il raconte avoir repéré un ancien agent du service de renseignements de Buenos Aires à Mar del Plata (au sud de la capitale). Le journaliste compte rentrer chez lui. Mais seulement quand ses sources lui certifieront que la situation est sûre.
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