Le FMI ne devrait finalement pas statuer "cette année" sur la fiabilité des statistiques économiques en Argentine qui vaut au pays d'être visé par une procédure sans précédent au sein de l'institution, a indiqué un porte-parole du Fonds jeudi.
Fin septembre, le FMI avait donné un délai supplémentaire de trois mois à l'Argentine pour qu'elle rectifie sa mesure de l'inflation, soupçonnée d'être minorée, faute de quoi elle s'exposerait à une procédure de "censure" pouvant aboutir à une exclusion du Fonds.
Comme prévu, la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, "fera un rapport au conseil d'administration" lundi pour dresser le bilan des discussions avec Buenos Aires, a indiqué le porte-parole du FMI, Gerry Rice, lors d'une conférence de presse à Washington.
En l'absence d'avancées notables, le Fonds pourrait décider d'enclencher une nouvelle étape de la procédure. Fin septembre, Mme Lagarde elle-même s'était dit prête à brandir un "carton rouge" contre l'Argentine.
Mais le conseil d'administration du Fonds, qui représente les 188 Etats-membres, ne prendra pas de décision dans l'immédiat et attendra une prochaine réunion pour examiner le cas argentin, a prévenu M. Rice.
"La date de la réunion du conseil d'administration n'a pas encore été fixée", a-t-il ajouté, précisant qu'elle n'aurait sans doute pas lieu "cette année".
Depuis juillet 2011, la question des statistiques empoisonne les relations entre le FMI et l'Argentine, qui ont déjà un lourd passif lié à la faillite du pays en 2001.
Le Fonds a déjà accordé deux délais sucessifs de six mois à Buenos Aires pour qu'il rectifie ses chiffres de la croissance et l'inflation, soupçonnés de ne pas refléter la réalité.
En 2011, l'Argentine avait officiellement fait état d'une inflation à 9,5% mais les instituts privés l'avaient évaluée à plus du double (23%).
Fin septembre, la présidente argentine Cristina Kirchner avait assuré que son pays ne céderait à "aucune menace" du FMI et fustigé la référence de Mme Lagarde à un éventuel "carton rouge".
"Ceci n'est pas une partie de football, c'est la crise économique et politique la plus grave depuis les années 30", avait-elle déclaré.