Les péronistes chercheraient à perdre le pouvoir, qu'ils ne s'y prendraient pas autrement...
Aujourd'hui, dans la province de Tucuman, le maire d'opposition récemment élu d'une municipalité perdue par les péronistes se retrouve assiégé dans ses bureaux par plus de 400 "employés" municipaux (en fait des hommes de main du maire précédent que celui-ci avait recrutés à la hâte juste avant de terminer son mandat afin de pourrir le début de mandat de son successeur) dont il veut remettre en cause le recrutement. Le nouveau gouverneur péroniste de Tucuman, Manzur (lui-même élu dans des conditions agitées: http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-delarche/170915/annulation-des-elections-tucuman) a senti le danger à deux semaines des élections présidentielles et a immédiatement pris la défense du nouveau maire au nom du respect de la démocratie.
Dans le même temps, l'imprésentable vieux gangster péroniste Otacehé qui après 24 ans de règne clientélaire sans partage (et après une homérique bataille entre clans péronistes que je vous ai racontée en août dernier: http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-delarche/170815/du-rififi-dans-les-banlieues-peronistes) a perdu la mairie de Merlo (en banlieue de Buenos Aires) contre Menendez (un autre péroniste, mais partisan du gouvernement kirchnériste sortant) refait parler de lui. Il est également en train de saboter la prise de pouvoir de son successeur en organisant l'invasion illégale de 800 logements sociaux et d'un terrain vague de 60 ha par plusieurs milliers de familles. Là c'est évidemment la nouvelle gouverneur d'opposition Vidal élue il y a deux semaines qui se fait un plaisir de prendre la défense de son adversaire politique Menendez...
Peron disait que les péronistes étaient comme les chats: on avait l'impression qu'ils se battaient alors qu'ils étaient en train de se reproduire.
Mais, pour l'instant les péronistes donnent plutôt l'impression de ne plus savoir gérer leurs conflits internes faute de chef incontesté (car le péroniste moyen est comme le gaulliste moyen chez nous: il lui faut un chef sinon il est complètement perdu).
Bref, on assiste à un spectacle malheureusement assez habituel en Argentine lorsque aucun "homme fort" (ou femme forte) ne parvient à étouffer les guerres internes du péronisme: le retour du chaos et du spectre de la guerre civile.