11 août 2015, Stade Boris Paichadze en Géorgie. Lionel Messi s’avance, frappe son coup-franc et donne l’avantage au FC Barcelone. Neuf minutes plus tard, l’Argentin remet le couvert. Aux 25 mètres, la Pulga propulse le cuir en pleine lucarne, toujours sur coup-franc. Grâce à son maître à jouer, le Barça s’impose 5-4 et remporte la Supercoupe d’Europe face à Séville. Une nouvelle fois, Lionel Messi a été impérial sur coup-franc. Un exercice dans lequel il excelle, probablement grâce à Diego Maradona…
« Mon petit Leo, viens, papa »
Préparateur physique historique de la sélection argentine, Fernando Signorini vient de publier un livre, Appel au football pour la rébellion. La déshumanisation du sport. Dedans, il y raconte une anecdote savoureuse sur les rapports entre Lionel Messi et Diego Maradona.
En 2009, alors qu’il est à la tête de la sélection argentine depuis un an, Diego Maradona se rend à Marseille avec ses ouailles, pour y défier la France, le temps d’une rencontre amicale. La veille du match, Mascherano, Tévez et Messi demandent au sélectionneur s’ils peuvent rester à l’entraînement, afin de botter quelques coups-francs. Signorini raconte : « A un moment, Messi a posé le ballon face au but, un peu sur la gauche et quand il a frappé, son tir était bien au-dessus. J’ai fait un geste d’agacement et, en me dirigeant vers le vestiaire, j’ai dit : "Dis-moi une chose, comment un joueur comme toi peu aller se doucher après cette merde ? Prends un ballon et essaie à nouveau". J’ai terminé de prononcer cela et j’ai vu Diego arriver, il avait tout entendu, comme toujours. »
« Sinon elle ne sait pas ce que tu veux »
Diego Maradona va alors donner un cours personnel de coups-francs à la Pulga : « Il a pris Messi par l’épaule et lui a dit : "Mon petit Leo, viens, papa. Faisons-le à nouveau". Il était comme un professeur avec un élève. Et il a continué : "Prends le ballon et écoute moi bien : n’amène pas le pied si rapidement à la balle parce que sinon elle ne sait pas ce que tu veux". Puis il a caressé le ballon avec le pied gauche et l’a mis en lucarne, sous le regard admiratif de Messi. »
Messi jaloux de Maradona ?
Dans son livre, Fernando Signorini, préparateur physique de l’Argentine, revient sur la relation entre Pelusa et la Pulga : « Pour ceux qui parlent de la jalousie de Diego, quelle jalousie ? Il faisait partager au monde sa connaissance et cela ne lui coûtait rien. J’ai fait demi-tour, je ne voulais pas en voir plus, c’était suffisant. Voilà comment était le football argentin. »
Diego Maradona est resté à la tête de la sélection argentine jusqu’en juillet 2010. Pour l’anecdote, l’Albiceleste s’était imposée 2-0 contre l’Equipe de France à Marseille. Gutierrez et… Messi avaient marqué.