Exposé dans le monde entier, le peintre et sculpteur décédé à l'âge de 92 ans était un fervent militant pacifiste et défenseur des droits de l'homme, mais il s'était également distingué en créant le Club des impies, hérétiques, apostats, blasphémateurs, athées, païens, agnostiques et infidèles (CIHABAPAI).
En 2004, une rétrospective de son oeuvre dans le prestigieux Centre culturel de la Recoleta (CCR), à Buenos Aires, avait soulevé la colère des religieux argentins et motivé une lettre de protestation de Bergoglio, alors cardinal de Buenos Aires.
"Aujourd'hui je m'adresse à vous profondément peiné par le blasphème en train d'être perpétré au CCR sous couvert d'une exposition plastique", avait alors écrit l'actuel pape François.
Une des oeuvres les plus célèbes de Ferrari est la "Civilisation occidentale et chrétienne" (1965), une sculpture mettant en scène un Christ crucifié sur la queue d'un bombardier américain envoyé au Vietnam. Il avait également fait scandale avec une installation présentant la fameuse fresque du Jugement dernier de la Chapelle Sixtine enfermée dans une cage et souillée d'excréments de pigeons.
"La religion a une grande influence sur notre culture, une influence néfaste. La religion est d'une intolérance extrême, qui se transmet à toute notre culture, sans oublier que les exterminations ont une origine religieuse", déclarait l'aritste à l'AFP en 2008.
Ferrari avait dû s'exiler au Brésil sous la dictature (1976-1983) au cours de laquelle son fils Ariel fit partie des milliers de disparus.
En 2007, la 52e Biennale de Venise avait accordé à Leon Ferrari le "Lion d'Or" du meilleur artiste, un des prix les plus prestigieux du monde de l'art contemporain.
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