Argentine, comment jouer sans Di Maria ?

Contre les Pays-Bas, ce mardi soir, l'Argentine sera privée d'Angel Di Maria, l'un de ses hommes forts. Son absence pèsera forcément, mais elle a d'autres atouts.

Les images d'un Lionel Messi buteur, ou passeur, resteront dans l'inconscient collectif après cette Coupe du monde. Parce qu'une action décisive imprime toujours les rétines, déjà, et parce c'est simplement Messi, l'étendard de l'Argentine, qu'elle soit harmonieuse ou timorée. Mais dans les faits, depuis le début de cette Coupe du monde, un autre homme a peut-être affiché encore plus de consistance que la star du Barça, même si son bilan comptable restera moindre. Angel Di Maria a confirmé sa forme éclatante dans la lignée d'une saison franchement bluffante avec le Real Madrid. Sa polyvalence est un luxe, mais le degré de maturité affiché dans son jeu l'a propulsé au zénith de sa carrière.

Di Maria a toujours entretenu cette image de soliste un peu gourmand, tout particulièrement lorsqu'il évoluait sur le côté droit de l'attaque madrilène, pendant l'ère Mourinho, dans un rôle typique d''ailier moderne "en faux pied". Son repositionnement au milieu, la saison dernière, a épuré son jeu, comme un costume taillé sur mesure pour limiter un déchet lié à sa prise de risque naturelle, sans brider ses qualités intrinsèques : le dribble, la percussion individuelle, et la qualité de passe. Cette nouvelle mission d'accélérateur du milieu, Di Maria l'a également exploré avec l'Argentine, mais il s'est rappelé aux bons souvenirs des dernières années en reglissant à droite, fréquemment, pour débloquer des situations.

Enzo Pérez, autre artiste polyvalent

Alejandro Sabella a donc dû innover pour répondre à l'impératif d'une blessure soudaine et forcément malvenue. En Argentine, peut-être plus qu'ailleurs, les stars dictent un système, et Sabella avait déjà dû changer son schéma en 4-3-3 pour gérer l'absence d'Agüero. Lavezzi avait remplacé numériquement l'attaquant de Manchester City, mais avec une position de milieu offensif dans un 4-4-2 où Messi tourne désormais autour d'Higuain. Cette dernière configuration ne devrait pas bouger contre les Pays-Bas, et Di Maria sera donc remplacé poste pour poste. Pour ce plan, le nom d'Enzo Pérez se dégage naturellement.

Le profil de ce milieu de terrain élu meilleur joueur du championnat du Portugal, la saison passée, constitue une vraie solution pour l'Albiceleste. Perez n'est pas un Di Maria, il ne partira pas dans ce type de chevauchées fréquentes dont le Madrilène raffole lorsqu'un espace s'ouvre, mais la dimension collective de son jeu est un atout pour fluidifier une Argentine encore vacillante dans son expression. S'il n'incarne pas ce type de joueur coutumier des exploits individuels, le milieu de Benfica partage quelques points communs avec Di Maria. C'est un joueur très fin techniquement, excellent dernier passeur, avec une vista et une polyvalence lui permettant de jouer dans l'axe, comme un meneur de jeu, dans une position plus reculée, comme un relayeur, ou sur un côté. Ce mercredi soir, il devrait évoluer au milieu avec Mascherano et Biglia, préféré à un Gago décevant. Di Maria manquera, forcément, mais l'Argentine pourra compter sur un autre subtil manieur de ballons et avoir une approche plus collective. Elle n'a pas vraiment le choix, mais c'est peut-être un bien pour un mal, finalement.

 

Get Adobe Flash player

Open all references in tabs: [1 - 3]

Leave a Reply