A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, le 22 novembre, la campagne électorale en Argentine a pris une tournure manichéenne en dépit des points communs entre les deux candidats, le péroniste Daniel Scioli et son rival de droite, Mauricio Macri. Les deux hommes avaient jusqu’ici des relations plutôt cordiales. M. Macri a dénoncé « une campagne officielle pour répandre la peur » s’il est élu. M. Scioli, dauphin de la présidente sortante, Cristina Kirchner, a démenti une stratégie concertée avec le pouvoir pour discréditer son rival.
Les murs de Buenos Aires sont tapissés d’affiches associant M. Macri, ancien maire de la capitale, avec la dictature militaire (1976-1983) et avec le président radical Fernando de la Rua (centre gauche), dont la fuite du palais présidentiel à bord d’un hélicoptère avait précipité la crise de 2001, une des plus graves de l’histoire argentine. Les vieux démons du passé sont ainsi relayés sur les réseaux sociaux par des avertissements sur les intentions prêtées à M. Macri de procéder à un dur réajustement, de supprimer les plans d’aide sociale et d’enterrer les droits de l’homme.
« Voter Macri, c’est trahir la patrie », résume un des slogans, alors que le ministre de la santé, Daniel Gollan, a affirmé que si M. Macri devenait président, les centres de traitement du cancer allaient fermer. « Je croyais que Scioli était une bonne personne, je me suis trompé », s’est indigné M. Macri.
Familles aisées
Pourtant,...