Les habitants de Mercedes, la ville natale de Jorge Videla, ne veulent pas que l'ancien dictateur soit enterré dans le caveau familial du cimetière de cette paisible bourgade de la pampa argentine. Ils l'ont fait savoir en placardant à l'entrée du cimetière 22 panneaux avec les portraits et les histoires des disparus de Mercedes sous la dictature (1976-1982).
"Les affiches vont rester là car si Videla est vraiment enterré ici, le cortège funéraire devra passer devant le nom de ses victimes", souligne le quotidien Página 12 qui titre en une "Le malvenu".
Jorge Rafael Videla est mort vendredi 17 mai à 87 ans, dans une prison de Buenos Aires. L'artisan du coup d'Etat militaire de 1976, symbole de la dictature et de la répression qui s'ensuivit, avait été condamné à la prison à perpétuité pour crime contre l'humanité et à 50 ans de prison pour le vol de bébés d'opposants.
Au moins 30 000 personnes ont disparu durant la dictature argentine, des dizaines de milliers d'autres ont été emprisonnées et torturées.