La justice américaine a rejetté le 22 juillet la mesure conservatoire demandée par l'Argentine, qui voulait suspendre le paiement de la dette aux créanciers pendant les négociations et ainsi éviter de tomber en cessation de paiement le 30 juillet prochain. Le juge américain Thomas Griesa, en charge du dossier depuis dix ans, a nommé un médiateur à travers lequel le gouvernement argentin et ses créanciers (trois fonds vautours et treize particuliers) doivent négocier à New York et se mettre d'accord sur les 1,6 milliards de dollars que doit payer le pays.
"Les détenteurs d'obligations argentines n'ont pas peur. La valeur des titres tombe mais, à sept jours de la cessation de paiement, ce présage n'est pas encore présent dans le marché. A Buenos Aires, on assure qu'il y a une vie après le 30 juillet. Mais le juge Griesa a averti que, si on tombe dans le défaut de paiement, les gens vont souffrir. C'est maintenant à la présidente [Cristina Kirchner] de décider à qui faire confiance", analyse El Cronista, qui publie une chronologie des faits.
500 milliards de dollars
Des réunions, des déclarations croisées et des communiqués publiés dans les principaux journaux du monde se sont succédés depuis moins de deux mois, le 16 juin, quand la Cour suprême américaine a décidé de rejetter le recours en appel de l'Argentine. Ce jour là, le scénario est revenu à celui décidé en février 2012, puis ratifié en octobre 2012 : payer les fonds spéculatifs qui n'avaient pas accepté la restructuration de la dette proposée par l'Argentine en 2005 et 2010.
"Les dernières nouvelles ne sont pas bonnes. La possibilité d'un défault est chaque jour plus concrète : huit jours séparent l'Argentine de la cessation de paiement. Mais les marchés hésitent encore à prendre ces craintes comme des faits définitifs. Ils pensent qu'au final une solution apparaîtra. Il est clair que la stratégie argentine repose sur le fait de gagner du temps, ainsi que sur un avantage politique important : en présentant le default de paiement comme une punition à la spéculation, Cristina [Kirchner] essaye de tendre à nouveau la corde et retenir le pouvoir qu'elle perd jour après jour", écrit le quotidien Clarín.
L'accord signé par les créanciers qui avaient accepté la restructuration de la dette stipule qu'une meilleure proposition ne peut être accordée avec les fonds vautours. La crainte du gouvernement argentin, explique Clarín, c'est que les prochaines négociations avec les fonds spéculatifs débouchent sur quelque chose qui réactive cette clause. L'Argentine pourrait alors être face à des plaintes qui iraient jusqu'aux 500 milliards de dollar.
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