Après trois jours de silence, Cristina Kirchner a finalement réagi à la marche silencieuse qui a réuni près de 400 000 Argentins dans les rues de Buenos Aires le 18 février. La mobilisation visait à rendre hommage au procureur Nisman, retrouvé mort chez lui le 18 janvier alors qu’il s’apprêtait à révéler des informations compromettantes sur la présidente argentine. De nombreux procureurs ont participé à ce défilé silencieux, et l’un des mots d’ordre était que justice soit rendue dans cette mort aux circonstances troublantes.
Apparition publique du Parti judiciaire
C’est sur son site que Cristina Kirchner a publié sa réaction. Dans une longue lettre "particulièrement dure", décrit le quotidien La Nación, "elle fait monter à l’extrême le niveau des attaques contre les juges et les procureurs" argentins. "Le véritable fait politique de la marche du 18 février", écrit la présidente argentine, "c’est l’apparition publique et bien visible du Parti judiciaire". "Le 18 février n’était ni un hommage à un procureur, ni une demande de justice, mais simplement le baptême du feu de ce Parti judiciaire", ajoute-elle, décrivant la mobilisation comme un "coup politique".
Cristina Kirchner va jusqu’à mettre en doute les chiffres de la mobilisation : "Il suffit de regarder les photos publiées par les journaux Clarín et La Nación pour voir que le nombre de 400 000 manifestants est absurde".
La lettre a suscité des réactions outrées, raconte La Nación, notamment chez les juges et les procureurs. Cristina Kirchner a, en revanche, reçu le soutien d'officiels comme sa ministre de l'Intérieur.