Allemagne et Argentine, les meilleurs ennemis en finale du Mondial – Var

Pour la troisième fois de leur histoire, l’Allemagne et l’Argentine se retrouvent en finale d’une Coupe du monde. Entre les deux pays, une certaine conception de la rivalité.Et du succès.

Il y a six mois, tout le monde rêvait d'un Brésil-Espagne en finale de la Coupe du monde. Les vainqueurs sortants contre le pays organisateur.

Oui mais non.

Le football est un sport tellement magnifique que rien n'est prévisible. Pas même l'impensable. La Roja a pris l'avion après la première semaine et le Brésil va mettre un certain temps à se remettre de sa demi-finale perdue 7 à 1 contre l'Allemagne.

Ce soir, le Maracana aura une drôle d'allure.

Exit les maillots dorés de la Seleçao. L'Argentine jouera à domicile, chez son pire ennemi, pour aller chercher une troisième couronne mondiale après celle de 1978 et 1986, toutes deux acquises sur le continent américain (Argentine et Mexique).

L'Allemagne collective

Pour l'Allemagne, il s'agira de braquer une quatrième couronne après le triplé de 1954, 1974 et 1990.

Cette finale, que personne n'attendait vraiment, est pourtant d'une logique implacable. La Mannschaft présente le plus beau collectif de cette édition. A la tête de la sélection depuis 2006, Löw a pu mettre en place son groupe avec intelligence et méticulosité. Chez les Allemands, rien n'est laissé au hasard.

Le désir de verticalité est omniprésent et les coéquipiers de Manuel Neuer récitent un football méthodique, collectif, efficace ou tout le monde est à sa place. Jamais une équipe n'avait semblé aussi intelligente dans sa manière de jouer. Chaque déplacement est pensé. Chaque passe est utile. Chaque action est préparée avec intelligence.

Bref la spontanéité n'est pas là mais l'expression collective est délicieuse.

L'Argentine efficace

Dans les rangs de l'Albiceleste, c'est complètement l'opposé. Oui, cette Argentine est ennuyeuse à mourir. Depuis le début des festivités, les Argentins ont gagné tous leurs matches par un but d'écart, sauf en demi-finale la séance des tirs au but aura récompensé leur patience. Derrière un Lionel Messi en mission, cette Albiceleste est une équipe de travailleurs de l'ombre.

On pense à Ezequiel Garay, Lucas Biglia, Pablo Zabaleta mais surtout à Javier Mascherano, délicieux dans le placement et la science de la passe.

Le millésime 2014 n'est pas bouchonné mais il manque clairement de folie. On a privilégié l'efficacité - aussi bien défensive qu'offensive - au détriment du spectacle. Après tout, l'histoire ne se souvient rarement des perdants (Les Pays-Bas de Cruyff et la Hongrie de Puskas).

C'est une finale que personne n'attendait mais que l'histoire connaît parfaitement qui va se dérouler ce soir. Après 1986 (victoire de l'Argentine 3-2) et 1990 (victoire de l'Allemagne 1-0), les deux pays se retrouvent une troisième fois en finale de Coupe du monde, ce qui constitue un record. Tout sauf un hasard tant ces deux équipes ont écrit les plus belles histoires du Mondial.

Difficile de prévoir l'avenir, mais cette folle Coupe du monde mérite une finale digne de ce nom.

Messieurs, s'il vous plaît, régalez-nous. Et que le meilleur gagne.

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