A la Une: Noël sur le continent américain

En Haïti le quotidien Le National estime qu'il n'y a pas grand-chose à fêter, mais a décidé de souhaiter « quand même » un joyeux Noël à ses lecteurs : « Joyeux Noël quand même à un peuple qui fait trop souvent seul face à l’adversité pendant que ceux qui sont placés aux commandes pour emmener la communauté vers les rives d’un mieux-vivre, oublient souvent leurs missions et deviennent des loups pour le troupeau au lieu d’en être les gardiens. »

« Joyeux Noël quand même, poursuit le journal, à tous ceux qui, au pays, vivent, espèrent, investissent, et qui sont obligés de déployer des trésors d’ingéniosité pour arriver à tenir, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année. Joyeux Noël quand même à tout un peuple prêt à tout pour garantir à ses enfants un avenir meilleur. Joyeux Noël quand même à tout un peuple qui n’a jamais abdiqué de son désir de liberté et de bien-être », écrit Le National.

Au Venezuela, pays lourdement polarisé, Noël est l'occasion pour parler d'unité

« Nous devons dépasser ou au moins commencer à réduire ce gouffre qui traverse notre société et nous sépare en deux camps », s'exclame El Universal. L'opposition a certes remporté les élections législatives, mais à quelques jours de la rentrée parlementaire, les tensions s'intensifient entre les chavistes et la coalition de la MUD. Dans ce contexte, El Universal appelle à la tolérance de tout un chacun.

« Est-ce mal de rêver d'un Noël durant lequel les Vénézuéliens se rassembleraient dans un esprit d'union et de fraternité ? Je parie qu'on peut y arriver », souligne l'éditorialiste, « pour que tous les Vénézuéliens vivent ce Noël de manière positive et joyeuse. Pour que tous ensemble on puisse travailler à la reconstruction de notre patrie et ainsi créer un phénomène sociopolitique aussi impressionnant que l'a été la révolution bolivarienne ».

En Argentine aussi un vent nouveau souffle depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau président Mauricio Macri

Après des années de Kirchnerisme, la pilule est dure à avaler pour nombreux de sympathisants de l'ancienne chef de l'État Kristina Kirchner. À l'instar du Venezuela, l'Argentine doit dépasser ses clivages idéologiques, estime le journal La Nacion.

Les fêtes de fin d'année sont « le bon moment pour abandonner nos confrontations perpétuelles et pour trouver le courage de nous lancer, main dans la main, sur le chemin d'un avenir meilleur ». Noël c'est un appel à chacun d'entre nous, estime La Nacion. « Nous devons tout faire pour guérir ensemble les blessures douloureuses de nos divisions ».

Message de paix en Colombie

Noël c'est avant tout un message de paix. Et ce mot, « paix », a une résonnance toute particulière en Colombie cette année, où le gouvernement du président Juan Manuel Santos et la guérilla des FARC sont engagés dans des pourparlers de paix pour mettre fin au conflit armé dont souffrent des millions de Colombiens depuis plus d'un demi-siècle. « Profitons de ces jours de fêtes pour réfléchir », lance El Espectador aujourd'hui.

« La paix, ce concept si difficile à atteindre et pourtant si nécessaire, aura sa chance en 2016. Et dès maintenant, les Colombiens doivent se demander comment affronter ce qui viendra », estime l'éditorialiste qui poursuit : « La première condition est l'honnêteté. Ce sera l'occasion unique de mettre sur la table tout ce qui nous lie en tant que pays : nos peurs, nos ressentiments, nos plaies ouvertes. La paix ne veut pas dire l'unisson des consciences. Au contraire : c'est une Colombie pluraliste, qui admet toutes les pensées, qui va nous permettre d'atteindre une paix véritable ».

Et El Espectador conclut : « Si nous avons une leçon à retenir après tant de décennies de violence, c'est que la persécution de la différence ne fait qu'accentuer la haine de l'autre ».

Le Guatemala fête Noël après « une année atypique »

Au Guatemala la population s'apprête à fêter Noël après « une année atypique », écrit Prensa Libre. Des centaines de milliers de Guatémaltèques dans les rues du pays avaient réclamé et obtenu le départ du président Otto Perez mis en cause par la justice dans un immense scandale de corruption.

« Cette réaction populaire guatémaltèque constitue un exemple pour l'ensemble du continent américain, car elle est le fruit de la fatigue et de l'indignation exprimées sans violence, mais avec ordre et discipline », se réjouit Prensa Libre qui conclut : « Désormais, il est temps de reprendre notre souffle afin de conserver cette prise de conscience du peuple et d’aller de l'avant ».

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