Avec notre envoyée spéciale à Venise, Elisabeth Lequeret
C’est une affaire qui a traumatisé l’Argentine, dans les années 80 qui entre en compétition pour la 72e Mostra de Venise. Il s’agit de celle d’Archimède Puccio, ex-homme de main de la dictature, reconverti dans les enlèvements crapuleux.
Pour les voisins, Puccio et sa famille, «son clan », étaient de paisibles commerçants. Mais leur cave ressemblait à une chambre de torture. Des dizaines d’otages y étaient séquestrés dans des conditions atroces et le plus souvent assassinés une fois versée leur rançon.
Très bon thriller
El clan peut se voir comme un très bon thriller, porté par sa bande son, son rythme effréné, et le jeu tout en sobriété de Guillermo Francella, l’un des plus célèbres acteurs argentins.
Le montage joue sans cesse du contraste entre l’allure paisible du patriarche et la barbarie des scènes d’enlèvement et d’exécution. El Clan glace les sangs, mais c’est aussi un film qui force à réfléchir en nous montrant comment la violence de la dictature a pu contaminer la société argentine, jusque dans sa dimension la plus intime.